La police allemande a interrompu samedi soir un concert d'extrême droite dans une bourgade de l'est du pays alors que le public commençait à scander le slogan nazi interdit « Sieg Heil ».

Le concert, qui se déroulait à Ostritz (Saxe), dans l'ex-RDA à la frontière avec la Pologne, réunissait deux groupes musicaux de « la scène d'extrême droite », avec un public de « plusieurs centaines » de personnes, selon un communiqué de la police de la ville voisine de Goerlitz.

Des policiers postés aux alentours sont intervenus après avoir entendu crier « Sieg Heil » (Salut à la victoire) dans la salle à 23 h 20 (17 h 20 HE). Le concert a été interrompu et le bâtiment évacué peu avant 1 h dimanche.

Plusieurs témoins ont également rapporté avoir entendu le slogan nazi.

Les autorités fédérales ont ouvert une enquête, a ajouté la police de Goerlitz.

La loi allemande interdit l'utilisation de slogans de l'époque nazie ou l'exhibition en public de swastikas et d'autres symboles nazis.

Ostritz, proche de la Basse-Silésie, un territoire envahi par l'Allemagne d'Adolf Hitler et dont la restitution à la Pologne après la Seconde Guerre mondiale n'est toujours pas passée chez les irrédentistes allemands, abrite régulièrement des concerts d'extrême droite controversés.

En avril, des centaines de néonazis s'étaient retrouvés pour un festival de musique sous haute surveillance policière. Il avait pour thème la « Reconquête de l'Europe » et sa date coïncidait avec l'anniversaire de la naissance d'Hitler.

La résurgence en Allemagne des mouvements d'extrême droite, alimentée par les craintes liées à l'afflux massif de réfugiés de Syrie et d'Afghanistan en 2015, a permis au parti anti-immigration et anti-islam Alternative pour l'Allemagne (AfD) d'entrer en septembre 2017 à la chambre des députés. Ce parti a fait ses meilleurs scores en Saxe.

Fin août, des manifestations anti-migrants et des « chasses » aux étrangers s'étaient déroulées à Chemnitz (Saxe) après le meurtre d'un Allemand dont sont soupçonnés deux demandeurs d'asile syrien et irakien.

En septembre, deux trentenaires allemands ont été condamnés pour avoir effectué le salut hitlérien lors de ces défilés, l'un à cinq mois de prison ferme et l'autre à huit mois avec sursis.