Les proches de 65 Néerlandais morts dans l'explosion de l'avion du vol MH17 abattu au-dessus de l'Ukraine par un missile en 2014 ont introduit un recours contre la Russie vendredi devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), a annoncé leur avocat.

« Les familles des victimes souffrent du comportement de la Russie qui nie toujours toute implication dans l'écrasement, refuse de coopérer dans l'enquête et sème de la désinformation », a déclaré l'avocat des familles, Veeru Mewa.

« Les proches de 65 victimes - 95 personnes au total ont été tuées - ont déposé aujourd'hui [vendredi] un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme », a-t-il ajouté auprès de l'AFP.

Les Pays-Bas et l'Australie, dont de nombreux ressortissants figuraient parmi les passagers morts dans cette catastrophe aérienne, ont ouvertement accusé en mai Moscou.  

Ces allégations, qui ont reçu le soutien de l'OTAN, de l'Union européenne et des États-Unis, intervenaient au lendemain de l'annonce des conclusions intermédiaires des enquêteurs internationaux (JIT), qui ont établi que le missile Bouk qui a abattu l'avion provenait de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk.

La Russie a toujours nié toute implication.

Le Boeing de la Malaysia Airlines, parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur, avait été fauché en plein vol au-dessus de l'Est séparatiste prorusse de l'Ukraine le 17 juillet 2014. Les 283 passagers, dont 196 Néerlandais, et les 15 membres de l'équipage à son bord ont alors péri.  

« Le déni de la Russie est extrêmement frustrant pour les proches, ils ne savent toujours pas ce qu'il s'est passé et ont besoin de cette reconnaissance du rôle de la Russie dans le cadre de leur deuil », a expliqué Veeru Mewa.

Les proches des victimes demandent à ce que la CEDH « reconnaisse la responsabilité » de Moscou dans la catastrophe et « montre du doigt son refus de coopérer dans l'enquête », a précisé Me Mewa.

Une procédure enclenchée contre la Russie et son président Vladimir Poutine par des proches de victimes australiennes, néo-zélandaises et malaisiennes est déjà en cours devant la CEDH.

« Ce sont de longues procédures. Si la Cour se déclare compétente, une décision peut prendre cinq ou six ans », a souligné Me Mewa.