Des centaines d'Ukrainiens dont le président Petro Porochenko ont marqué mercredi, fleurs à la main et parfois larmes aux yeux, le cinquième anniversaire du mouvement proeuropéen du Maïdan, se recueillant à Kiev devant le mémorial dédié aux victimes de ce soulèvement réprimé dans le sang.

Anonymes et dirigeants ukrainiens se sont pressés toute la journée devant un mémorial provisoire dressé dans le centre de Kiev pour y déposer des fleurs ou cierges devant les portraits de manifestants tués lors des protestations qui ont duré de novembre 2013 à février 2014.

« Nous avançons à petit pas vers notre liberté et indépendance », a déclaré à l'AFP Lioudmila Gryvatchevska, une enseignante à la retraite qui a apporté un bouquet de fleurs.

« Les meilleurs y ont péri », disait de son côté Volodymyr Kyrylenko, 63 ans, qui avait participé aux protestations. « Mais la vie continue et ça ira mieux ».

Le président ukrainien Petro Porochenko et son épouse, le premier ministre Volodymyr Groïsman et le président du parlement Andri Paroubi ont déposé des cierges.

Symboliquement, le couple présidentiel a mis un genou à terre devant ce mémorial à la « Centurie céleste », nom donné en Ukraine à la centaine de manifestants morts, dans une rue du centre-ville descendant vers la place Maïdan et dans laquelle la plupart des victimes avaient été tuées par balles.

Un service religieux a également été célébré sur place.

Le 21 novembre 2013, la soudaine suspension par le gouvernement du prorusse Viktor Ianoukovitch, alors président, de négociations sur un accord d'association avec l'Union européenne suivi par son refus de le signer avait déclenché ce mouvement de contestation proeuropéen.

La révolte s'était terminée en février 2014 avec la fuite en Russie de M. Ianoukovitch suivie de sa destitution, après la mort d'une centaine de manifestants et d'une vingtaine de policiers dans de violents affrontements.

L'arrivée des proeuropéens au pouvoir à Kiev a été suivie par l'annexion en mars 2014 de la péninsule de Crimée par la Russie, et par le déclenchement un mois plus tard d'une guerre avec des séparatistes prorusses dans l'Est du pays, qui a fait depuis plus de 10 000 morts.  

Kiev et l'Occident accusent la Russie de soutenir militairement les séparatistes, ce que Moscou a toujours nié.