Les États-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions ciblées contre trois personnes et neuf entités, en lien avec l'annexion russe de la Crimée et des violations des droits de l'homme dans des régions d'Ukraine contrôlées par la Russie.

Parmi les cibles de ces nouvelles mesures punitives américaines figurent un ancien commandant de l'artillerie russe, Vladimir Zaritski, fondateur d'une entreprise qui opère en Crimée, ainsi qu'un agent des services de renseignement russes (FSB), Andreï Souchko, « soupçonné de l'enlèvement extrajudiciaire en 2017 d'un militant tatar criméen qui s'opposait à l'occupation russe et d'avoir ensuite participé à des violences à son encontre », a déclaré le département américain du Trésor dans un communiqué.

La troisième personne visée est un vice-ministre de la Sécurité de la République autoproclamée de Lougansk, Alexandre Bassov, également accusé de « violations graves des droits de l'homme dans un territoire occupé par la force par le gouvernement russe ».

Son ministère est également ajouté à la liste noire américaine, ainsi que huit autres entités, essentiellement des entreprises qui opèrent en Crimée et participent ainsi, selon Washington, à légitimer son annexion par Moscou.

Ces sanctions financières visent à empêcher à ces personnes et entités de faire affaire avec des Américains et à leur interdire l'accès au marché des États-Unis.

Dans une déclaration solennelle le 25 juillet, l'administration américaine a réaffirmé qu'elle ne reconnaîtrait pas l'annexion de la Crimée par la Russie.

Selon le département d'État américain, les nouvelles sanctions « soulignent le partenariat résolu des États-Unis avec l'Ukraine et l'Union européenne pour s'opposer ensemble » à l'attitude de Moscou dans ces régions ukrainiennes.

L'administration de Donald Trump a aussi fait savoir cette semaine qu'elle imposerait prochainement des sanctions économiques plus globales contre la Russie pour son rôle dans l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni, imputé par Washington aux autorités russes.

Les relations entre les deux grandes puissances sont au plus bas, malgré les tentatives de rapprochement avortées entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine.

Les deux dirigeants seront au même moment ce week-end à Paris pour les commémorations de la fin de la Première Guerre mondiale mais ne devraient pas avoir de rencontre formelle. Ils devraient en revanche s'entretenir plus longuement lors du sommet du G20, dans trois semaines à Buenos Aires.

Ils envisagent toujours un second sommet bilatéral en 2019, après le premier en juillet à Helsinki, à l'issue duquel Donald Trump avait été accusé à Washington, jusque dans son camp républicain, d'avoir été trop conciliant à l'égard du président russe.

Ses efforts pour relancer les relations butent jusqu'ici sur la résistance du Congrès américain ainsi que sur l'enquête fédérale aux États-Unis sur l'ingérence russe dans la présidentielle de 2016 et sur des soupçons de collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire républicain et le Kremlin.

Au lendemain des élections de mi-mandat, Donald Trump a limogé mercredi son procureur général Jeff Sessions, ce qui pourrait aboutir à une reprise en main de cette délicate enquête.