Des résidus d'hydrocarbures se sont échoués sur des plages de l'est du Var, dont la célèbre plage de Pampelonne dans le Golfe de Saint-Tropez, plus d'une semaine après la collision de deux navires au large de la Corse, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

« Des résidus importants se sont déposés sur la côte avec 16 kilomètres touchés », a témoigné auprès de l'AFP le maire de Ramatuelle Roland Bruno, la commune où se situe la plage rendue célèbre par Brigitte Bardot. Des résidus se sont déposés « dans les criques et sur les plages, touchant en particulier des banquettes de posidonie », ces plantes sous-marines typiques de Méditerranée.

En raison du mauvais temps, les plages étaient désertes quand le pétrole s'est déposé, a-t-il précisé. Les plages touchées, celles de l'Escalet et Pampelonne à Ramatuelle, des Salins et de la Moutte à Saint-Tropez, et celle de La Nartelle-Saint Barth à Sainte-Maxime sont désormais fermées au public.  

Dans un communiqué, la préfecture du Var a annoncé l'ouverture d'une cellule de crise et activé le Plan POLMAR (Pollution maritime) terre, confirmant « l'arrivée de galettes d'hydrocarbures, souvent mélangées à des herbes de posidonie, sur les plages de Ramatuelle et Saint-Tropez ».   

Des travaux de reconnaissance et évaluation ont été menés dès mardi matin, précise la Préfecture, et la Direction départementale des territoires et de la mer travaille avec les deux communes pour « sécuriser le périmètre impacté et recenser les moyens mobilisables et à mobiliser pour prendre en charge ces déchets ».  

Cette pollution « semble provenir » du pétrole échappé lors de la collision de deux navires au large de la Corse le 7 octobre, a précisé la préfecture maritime de Méditerranée. La plus grande partie du pétrole a pu être aspirée, mais des résidus, « dans des quantités conformes à ce qui était anticipé, se sont mélangés aux herbiers de posidonies rejetés sur les plages », a-t-elle précisé.

En raison du gros temps en mer, les autorités n'avaient pu mettre en place de chaluts pour récupérer avant leur arrivée sur la côte les boulettes issues de la collision entre l'Ulysse, un roulier tunisien, et le Virginia, un porte-conteneurs chypriote, en face du cap Corse. Au large, l'aspiration des résidus sous forme de boulettes se poursuit.

Au total, les autorités estiment que 600 mètres cubes de pétrole se sont échappés lors de la collision. Marins italiens et français, mobilisant 12 navires, ont pu aspirer 1000 m3 de mélange de pétrole mélangé à de l'eau de mer, ne laissant finalement échapper dans la nature qu'une fraction de la pollution.

L'Ulysse, apte à reprendre la mer, a déjà quitté la zone. Le Virginia, lui, est toujours au mouillage au large de la Corse, a précisé à l'AFP la préfecture maritime. Il est ceinturé par un dispositif anti-pollution, et son départ, « sous la responsabilité de l'armateur », ne revêt plus de caractère d'urgence. « L'État attend désormais que l'armateur présente un plan d'action convaincant », a-t-il ajouté.