Un suspect des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, Ali El Haddad Asufi, actuellement détenu en Belgique et qui est réclamé par la France, a décidé d'assigner en justice l'État belge, qu'il accuse de bloquer son placement sous bracelet électronique.

L'information révélée par le quotidien belge La Capitale a été confirmée à l'AFP par son avocat et le cabinet du ministre de la Justice, Koen Geens, visé par l'assignation.

« Une procédure est introduite contre le ministre comme représentant de l'État belge », a-t-on indiqué au cabinet de M. Geens.

Ali El Haddad Asufi, 34 ans, est incarcéré en Belgique depuis son inculpation, en juin 2016, dans l'enquête sur les attentats djihadistes, qui ont fait 32 morts à Bruxelles le 22 mars 2016.

Depuis le 18 mai 2018, il est aussi visé par un mandat d'arrêt émis par le juge antiterroriste parisien, qui dirige l'enquête sur les attaques du 13 novembre 2015 (130 morts).

Et il estime que ce mandat d'arrêt, révélé par les médias en septembre, a eu pour conséquence de « bloquer » son placement sous bracelet électronique, pourtant décidé en août par la justice belge.

« La volonté des juridictions bruxelloises n'est pas respectée, ce qui est inacceptable dans un état de droit », a souligné son avocat, Me Jonathan De Taye.

L'avocat a décidé d'assigner en référé le ministre Geens, « la personne de référence dans toutes les procédures en matière de détention ». Une audience doit se tenir devant le tribunal civil de Bruxelles le 17 octobre.

Selon le mandat d'arrêt émis à Paris, dont l'AFP a eu connaissance, Ali El Haddad Asufi est soupçonné d'avoir été « de façon récurrente » en contact avec les membres de la cellule franco-belge responsable des attentats de Paris et Bruxelles.

Les enquêtes montrent notamment qu'il a fréquenté des planques utilisées par les djihadistes pour préparer ces attaques revendiquées par le groupe État islamique.

Le suspect a en particulier été en contact à plusieurs reprises avec Ibrahim El Bakraoui, qui s'est fait exploser à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem le 22 mars 2016.

Les deux hommes se seraient rendus ensemble en juillet 2015 en Grèce - pays par lequel ont transité plusieurs membres de la cellule de retour de Syrie, dont Abdelhamid Abaaoud -, puis aux Pays-Bas, le 7 novembre 2015.