L'ambassade de Grande-Bretagne à Moscou a accusé vendredi la Russie de désinformation dans l'affaire Skripal, du nom de l'ex-espion russe empoisonné avec sa fille en Angleterre, dans laquelle Londres accuse le renseignement militaire russe.

L'ambassadrice Laurie Bristow a réuni vendredi des diplomates étrangers pour leur détailler la position britannique sur cette affaire, à l'origine d'une crise sans précédent entre Moscou et Londres, et qui a encore aggravé les tensions entre la Russie et les Occidentaux.

« Depuis mars, 37 versions fictives de ce qui s'est passé ont été présentées », a expliqué l'ambassade britannique sur son compte Twitter après cette rencontre à huis clos, citant en exemple des déclarations de la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Mercredi, celle-ci avait insinué, au cours d'une émission de télévision, que Londres avait diffusé de fausses images, censées montrer à leur arrivée en Grande-Bretagne les deux hommes accusés d'avoir empoisonné Sergueï Skripal et sa fille.

« Maria Zakharova a demandé pourquoi les images (issues) des caméras de vidéosurveillance sont à la même heure. Ce sont des images de deux caméras différentes, installées dans deux couloirs différents en quittant la zone d'arrivée » de l'aéroport londonien de Gatwick, explique la diplomatie britannique.

« La Grande-Bretagne est préoccupée par les activités du gouvernement russe, pas par le peuple russe », poursuit l'ambassade dans cette série de tweets.

Vendredi, Maria Zakharova a de nouveau nié au cours de sa conférence de presse hebdomadaire l'implication de la Russie dans la tentative d'assassinat, accusant le gouvernement britannique de vivre dans « un vide informationnel ».

Selon Londres, l'attaque a été perpétrée par deux « officiers » du GRU, identifiés par la police britannique comme étant les ressortissants russes Alexander Petrov et Ruslan Bochirov, deux noms que la police soupçonne cependant d'être des noms d'emprunt. Ils font l'objet d'un mandat d'arrêt.

Depuis le départ, le Royaume-Uni accuse Moscou d'être à l'origine de l'attaque, qui avait engendré une grave crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux.

Les Skripal ont survécu à l'empoisonnement, ainsi qu'un policier contaminé en leur portant secours.