Vladimir Poutine s'est dit vendredi «prêt à se rendre à Washington» pour rencontrer Donald Trump et a assuré avoir invité le président américain à Moscou, après un premier sommet qui a provoqué un torrent de critiques aux États-Unis.

«Nous sommes prêts à inviter le président Trump à Moscou, il a cette invitation, je lui en ai parlé. Je suis prêt à me rendre à Washington», a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse à Johannesburg en marge du sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

«Mais je le répète une nouvelle fois, [uniquement] si les conditions appropriées pour travailler sont mises en place là-bas», a-t-il prévenu.

Ces rencontres avec M. Trump sont «utiles», a-t-il déclaré. «Les contacts au plus haut niveau politique sont nécessaires», a-t-il souligné, assurant que les deux dirigeants «ne peuvent pas discuter de tout par téléphone».

Initialement envisagé pour l'automne à Washington, le prochain sommet Trump-Poutine aura finalement lieu «l'année prochaine», a annoncé mercredi la Maison-Blanche.

Motif invoqué: l'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016 aux États-Unis et sur des soupçons de collusion entre l'équipe du candidat Trump et le Kremlin de Vladimir Poutine, qualifiée de «chasse aux sorcières» par la Maison-Blanche, doit auparavant être bouclée pour ne pas parasiter les échanges.

M. Poutine a cependant évoqué vendredi «des possibles contacts lors de forums internationaux» alors que les deux présidents sont attendus à des sommets en novembre, dans le Pacifique (Apec) puis en Argentine pour le G20.

M. Poutine a également fait l'éloge de son homologue américain: la «grande qualité du président Trump est qu'il cherche à remplir ses promesses aux électeurs américains».

Le 16 juillet à Helsinki, MM. Poutine et Trump ont affiché une rare unité au cours de leur conférence de presse commune, notamment sur les accusations d'ingérence russe dans la présidentielle américaine, rejetées par Moscou.

Ce premier sommet très attendu a provoqué un tollé aux États-Unis où les déclarations du président américain ont été jugées trop conciliantes vis-à-vis de son homologue russe.

«Peu importe les difficultés, qui sont ici des difficultés au sein de la vie politique intérieure des États-Unis, la vie continue et nos contacts se poursuivent», a déclaré vendredi M. Poutine.

Selon l'ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov, les deux hommes ont bien discuté de l'est de l'Ukraine durant leur entretien, et Vladimir Poutine a avancé des «propositions concrètes».

Parmi elles, a rapporté l'agence d'information Bloomberg, figure l'organisation d'un référendum dans les régions séparatistes de l'Est pour mettre fin au conflit. Il porterait sur le statut des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, qui échappent au contrôle de Kiev.

Interrogé sur cette idée déjà rejetée par Washington, M. Poutine s'est refusé vendredi à tout commentaire: «C'est un sujet très sensible, qui doit être étudié et travaillé davantage».