Cinquante-deux réfugiés débarqués du Lifeline, un navire humanitaire qui avait cristallisé les tensions européennes sur le dossier des migrants, sont arrivés depuis Malte jeudi matin en France, conformément à l'engagement pris par Paris, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Ces réfugiés sont arrivés en début de matinée à l'aéroport parisien de Roissy Charles de Gaulle, a-t-on précisé. Tous avaient été identifiés «dès leur arrivée à Malte» par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) comme relevant d'un besoin de protection au titre de l'asile, selon un communiqué.

Parmi eux se trouvent «42 Soudanais et trois Érythréens» ainsi que des ressortissants de Somalie, du Tchad, du Cameroun, du Togo et de Côte d'Ivoire, a précisé le directeur général de l'OFPRA, Pascal Brice, venu les accueillir sur place.

Les arrivants devaient obtenir «très rapidement» le statut de réfugié, a assuré Raphaël Sodini, directeur de l'asile à la Direction générale des étrangers en France.

Critiquée pour ne pas avoir proposé d'ouvrir ses ports aux navires en détresse, au nom de la règle de droit maritime voulant qu'ils accostent dans le port sûr le plus proche, la France avait pris l'engagement d'accueillir une partie des passagers pouvant prétendre au statut de réfugié.

Le Lifeline s'était vu refuser l'accès aux ports italiens et avait finalement accosté à Malte.

Paris s'est également engagée à accueillir quelque 80 passagers de l'Aquarius, qui avait finalement accosté à Valence, en Espagne, au terme d'un périple qui avait exposé les divergences européennes sur l'accueil des migrants.

Cette opération «montre la solidarité très concrète de la France avec ses voisins européens en première ligne pour les arrivées par voie maritime», a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, en rappelant que la France avait été «un des premiers pays européens à s'engager pour cet accueil».