Le directeur d'un collège catholique du sud de la France est menacé de licenciement pour n'avoir pas alerté sa hiérarchie avant de contacter la gendarmerie pour un viol présumé entre élèves, a-t-on appris lundi auprès de l'intéressé.

Paul Gobillot, 62 ans, a été suspendu après plus de trente ans à la tête de l'institution Saint-Joseph à Saint-Ambroix. Il était convoqué lundi matin pour un entretien préalable à son licenciement. Des élèves, anciens élèves et enseignants sont venus le soutenir «dans un silence et un respect impressionnants», a-t-il témoigné auprès de l'AFP.

«On me reproche de ne pas avoir respecté les procédures administratives... d'avoir contacté directement la gendarmerie sans prévenir ma hiérarchie», a raconté à l'AFP M. Gobillot. «C'est le monde à l'envers !», commente le directeur, qui ne peut plus se rendre sur son lieu de travail.

Le directeur diocésain de l'enseignement catholique, Jérôme Martine, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur cette affaire.

Le 30 mars, après avoir été informé du viol présumé d'un collégien par deux autres élèves de l'établissement de quelque 300 élèves lors d'un voyage scolaire à Malte, M. Gobillot s'était rendu à la gendarmerie avec les parents de la victime et avait été entendu en tant que témoin. Deux adolescents ont ensuite été inculpés pour «viol en réunion».

«Très apprécié des enseignants et des élèves, M. Gobillot fait l'objet d'une véritable chasse à l'homme depuis plusieurs mois, autant par le directeur diocésain que par l'Ogec», organisme de gestion de l'établissement, a affirmé à l'AFP son avocat Me Philip de Lumley-Woodyear.

La suspension du directeur, «porteur de valeurs exemplaires», a plongé l'équipe éducative et les élèves de Saint-Joseph «dans la détresse», assure à l'AFP Ghislaine Pialet, professeur de français depuis 28 ans dans le collège.