Emmanuel Macron s'envole mercredi au Canada pour un G7 ébranlé par la guerre commerciale entre Washington et ses partenaires, qui donnera lieu à des négociations «compliquées par la position américaine», a indiqué l'Élysée lundi.

Le président français débutera son voyage par une visite jeudi au premier ministre canadien Justin Trudeau à Ottawa, puis fera une halte à Montréal pour un entretien avec le premier ministre du Québec Philippe Couillard et une rencontre avec la communauté française. Il se rendra ensuite à La Malbaie, à 150 km de Québec, où il retrouvera les dirigeants du G7 vendredi et samedi.

Emmanuel Macron profitera de ce sommet pour tenir des entretiens bilatéraux notamment avec Donald Trump, Angela Merkel et le nouveau chef du gouvernement italien Giuseppe Conte.

«Les négociations seront compliquées par la position américaine», reconnaît l'Élysée, un euphémisme dans ce contexte alors que le Canada et l'Europe ont décidé de riposter en appliquant à leur tour des taxes sur des importations américaines.

«Le défi est d'essayer de préserver une forme d'unité à l'intérieur du G7 et vis-à-vis de l'extérieur, mais il ne faut pas hésiter à exprimer de manière ferme et forte les intérêts de la France et de l'Europe», avertit l'Élysée.

Au-delà des thèmes officiels prévus (croissance inclusive, avenir du travail et du commerce, paix et sécurité, égalité femmes-hommes, changement climatique et énergie propre), la difficulté pour les dirigeants du G7 sera de tomber d'accord sur un communiqué final avec les États-Unis, isolés par leur décision d'appliquer des lourdes taxes sur les importations d'aluminium et d'acier à tous leurs partenaires, membres du G7 compris.

Déjà lors du précédent G7 à Taormine, les États-Unis avaient refusé de signer la déclaration finale, pour cause de retrait de l'accord de Paris sur le climat. Ils ont aussi refusé de signer la déclaration finale de l'OCDE la semaine dernière à Paris, rejetant le principe de négociations multilatérales jugées trop lentes et inefficaces. Le G7 Finances ce week-end n'a pas non plus donné lieu à une déclaration commune, mais à une succession de conférences de presse séparées.

Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a pourtant affirmé samedi toujours croire à l'enceinte du G7 finances, un prélude au G7 de vendredi. Selon lui, cette réunion a bien été une réunion du G7 et non du «G6 + 1» (États-Unis), comme l'a qualifiée le ministre français des Finances Bruno Le Maire.

Parmi les autres thèmes du G7 figureront la situation en Syrie et la Corée du Nord, avec la prochaine rencontre Trump-Kim.