La Russie a rejeté mardi les appels de membres du Conseil de sécurité de l'ONU à reconnaître sa responsabilité dans l'écrasement du vol MH17, après qu'une enquête internationale a conclu qu'un missile de l'armée russe a abattu l'appareil au-dessus de l'Ukraine en 2014.

Lors d'une réunion du Conseil sur l'Ukraine, le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Block a exhorté Moscou à accepter les conclusions de cette enquête, selon laquelle l'avion a été abattu par un missile Bouk provenant de la 53e brigade anti-aérienne russe basée à Koursk.

«Le langage des ultimatums n'est pas quelque chose que quiconque sera autorisé à utiliser en s'adressant à la Russie», a réagi l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia.

«Nous ne pouvons accepter la conclusion infondée du JIT», l'équipe d'enquêteurs internationaux menée par les Pays-Bas, a ajouté le diplomate russe.

Répondant à l'ambassadeur russe, le ministre néerlandais a estimé que ses arguments n'avaient rien de nouveau et a une nouvelle fois exhorté la Russie à travailler avec les Pays-Bas et l'Australie pour identifier les responsables.

Les 298 personnes à bord du vol de la Malaysia Airlines se dirigeant vers Kuala Lumpur depuis Amsterdam ont toutes péri lorsqu'un missile a abattu l'appareil alors que l'avion volait au-dessus de l'est de l'Ukraine, territoire détenu par les séparatistes prorusses.

L'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, a fait part de son soutien à l'appel néérlandais et australien pour que la Russie reconnaisse son rôle dans la tragédie et aide à faire en sorte que les responsables rendent des comptes.

Malgré ses démentis, «il ne fait aucun doute que la Russie est derrière le conflit ukrainien», a dit Nikki Haley.

Le conflit entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses a fait plus de 10 000 morts en quatre ans.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkin, a dit au Conseil que le rejet russe des conclusions de l'enquête ne le surprenait «pas du tout».

L'Ukraine présentera des documents à la Cour internationale de Justice le mois prochain pour montrer que la Russie enfreint les conventions sur l'anti-terrorisme, a précisé le ministre ukrainien.