Le premier ministre hongrois Viktor Orban a prêté serment jeudi pour un troisième mandat consécutif après avoir officiellement été réélu par le Parlement et a fait allusion à des projets pour le pays au moins jusqu'en 2030.

«Je pense que quand nous nous fixons des objectifs ambitieux... nous sommes sur la même longueur d'onde que le peuple», a-t-il déclaré face aux députés nouvellement élus au Parlement, à Budapest.

«Cela encourage et autorise à faire des projets pas seulement pour quatre ans, mais pour des échéances de 10 ou 12 ans», a-t-il ajouté.

Le premier ministre conservateur, au pouvoir depuis 2010, a décroché le 8 avril un troisième mandat consécutif, son parti Fidesz ayant remporté près de la moitié des suffrages.

Le gouvernement de ce dirigeant de 54 ans est régulièrement accusé de museler les médias en soumettant le service public à un contrôle éditorial étroit et en favorisant l'achat de médias indépendants par des hommes d'affaires alliés du pouvoir.

Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont estimé dans un rapport cette semaine que si les opérations de vote s'étaient déroulées dans des conditions satisfaisantes, la capacité des électeurs à voter en connaissance de cause avait en revanche été entravée par la «rhétorique xénophobe» ambiante et la «partialité des médias».

Plusieurs partis d'opposition n'ont pas assisté à la prestation de serment, en signe de protestation.

À l'issue de cette cérémonie, le premier ministre a expliqué dans un discours fleuve que les législatives d'avril couronnaient les changements impulsés lors de son arrivée au pouvoir en 2010.

«Cela prouve que les gens pensent aussi que nous avons eu huit années bénéfiques», a-t-il assuré.

Viktor Orban a également indiqué vouloir que la Hongrie soit l'une des cinq meilleures destinations de l'UE pour vivre et travailler d'ici 2030.