Le Parti démocrate (PD, centre gauche), sorti laminé des législatives du 4 mars, n'exclut plus de participer à un gouvernement avec le Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème), a déclaré mardi son secrétaire général par intérim, Maurizio Martina.

«Nous sommes disposés à réfléchir» sur la possibilité d'un accord si le M5S «met fin à toute tentative d'accord avec la Ligue» de Matteo Salvini (extrême droite), a déclaré M. Martina à l'issue d'une rencontre avec le président de la Chambre des députés Roberto Fico.

M. Fico, un orthodoxe du M5S considéré comme plutôt à gauche, a été chargé lundi par le président de la République Sergio Mattarella de sonder les possibilités d'une alliance gouvernementale entre le M5S et le PD, après l'échec de l'hypothèse unissant M5S et la coalition droite/extrême droite.

Depuis les élections, les contacts ont été très étroits entre la Ligue et le M5S, qui avait misé sur un accord avec M. Salvini mais refuse de discuter avec son allié Silvio Berlusconi.

Jusqu'à présent, le PD, arrivé troisième aux législatives avec environ 18% des voix, excluait catégoriquement tout accord avec le M5S, qui l'a violemment critiqué ces dernières années.

«Nous nous engageons à approfondir ce parcours de travail possible» avec le M5S, a ajouté M. Martina, assurant que les instances dirigeantes et les poids lourds du PD seraient consultés sur cette option.

M. Fico doit recevoir en fin d'après-midi la délégation du M5S pour entendre son point de vue sur un éventuel accord avec le PD.

Cependant, l'idée d'une telle alliance fait des remous au sein des deux partis, alors que leur majorité au Parlement serait serrée et ne pourrait se permettre de défaillances d'élus.

La semaine dernière, des consultations mené par la présidente du Sénat sur les possibilités d'alliance entre le M5S, premier parti du pays avec plus de 32% des voix, et la coalition droite/extrême droite, arrivée en tête avec 37% des voix et dirigée par M. Salvini, n'avaient pas abouti.

Luigi Di Maio, 31 ans, le chef de file du M5S, et M. Salvini, 45 ans, revendiquent chacun la primauté pour leur camp tout en se disant prêts à travailler ensemble.

Mais M. Di Maio exige que la Ligue rompe au préalable son alliance avec M. Berlusconi, que le M5S considère comme l'incarnation de tous les maux de la vieille classe politique.

M. Salvini, qui tout seul ne pèse plus que 17% des voix, s'y refuse, mais pourrait changer d'avis après les élections régionales dimanche dans le Frioul, que la droite peut remporter si elle reste unie.