Le chef de la police slovaque a annoncé mardi sa démission, réclamée depuis plusieurs semaines par des milliers de manifestants dans le sillage du meurtre d'un journaliste d'investigation, qui avait déjà provoqué un changement de gouvernement.

En annonçant sa décision à Bratislava, Tibor Gaspar a déclaré que «sa démission permettrait finalement au corps de police de fonctionner sans être attaqué». Il quittera ses fonctions fin mai.

Sa démission intervient après celle du ministre de l'Intérieur Tomas Drucker, qui avait annoncé sa décision lundi en la motivant par son impossibilité de démettre M. Gaspar.

«Gaspar polarise la société (...) Si je voulais le démettre, personne ne m'aurait empêché de le faire, mais je n'ai trouvé aucune preuve qui me permettrait de l'évincer», avait déclaré M. Drucker à la presse.

Une crise politique a éclaté après le meurtre en février de Jan Kuciak et de sa fiancée. Ce journaliste d'investigation avait notamment enquêté sur la corruption et sur des liens d'hommes d'affaires italiens soupçonnés de relations avec la mafia calabraise, la «Ndrangheta, avec des hommes politiques slovaques, y compris dans l'entourage du premier ministre de l'époque Robert Fico.

Ce dernier a démissionné depuis et a été remplacé par Peter Pellegrini. Le nouveau gouvernement de la coalition tripartite est composé en majorité de personnes ayant appartenu au précédent, dont certains, comme M. Pellegrini, ancien vice-premier ministre, ont changé d'attributions.

Dimanche encore, quelque 30 000 personnes sont descendues dans la rue à Bratislava, selon les organisateurs, pour appeler à la démission de Tibor Gaspar.

PHOTO Aktuality.sk/AP

Le journaliste Jan Kuciak et de sa fiancée ont été tués en février dernier.