Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont exhorté lundi la Russie à divulguer les détails de son programme d'armes chimiques Novitchok qui, selon eux, a servi à l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et constitue une «menace contre nous tous».

«Nous souscrivons à la conclusion du Royaume-Uni selon laquelle, d'une part, il est très probable que la Fédération de Russie soit responsable de l'attaque et, d'autre part, il n'y a aucune autre explication plausible», écrivent les chefs des diplomaties du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) dans un communiqué.

Selon eux, le refus de Moscou, qui nie en bloc son implication, «de répondre aux demandes légitimes du gouvernement du Royaume-Uni (...) ne fait que mettre en évidence sa responsabilité».

Les pays du G7 expliquent en outre que leurs «préoccupations» sont renforcées par le fait que, selon eux, «la Russie a adopté de façon récurrente un comportement irresponsable et déstabilisant, notamment en s'ingérant dans les systèmes démocratiques d'autres pays».

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé jeudi dernier que les analyses en laboratoire «confirment les découvertes du Royaume-Uni quant à l'identité de l'agent chimique toxique utilisé à Salisbury» pour empoisonner Sergueï Skripal et sa fille le 4 mars, sans toutefois établir de responsabilités. Moscou a accusé en retour l'OIAC d'avoir trafiqué ces résultats.

«La Russie devrait divulguer l'intégralité de son ancien programme non déclaré Novitchok à l'OIAC, conformément à ses obligations internationales», insiste le G7.

Le programme Novitchok est un ensemble d'agents innervants mis au point par l'URSS dans les années 1970 et 1980. Selon les autorités britanniques, l'agent neuroparalytique utilisé contre l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia provient de ce programme chimique nucléaire soviétique.

«Cette utilisation d'un agent neurotoxique de qualité militaire, un type mis au point par la Russie, constitue la première utilisation offensive d'un agent neurotoxique en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale et constitue une remise en cause grave non seulement de la sécurité du Royaume-Uni, mais aussi de notre sécurité commune», note le G7.

«Il s'agit d'une menace contre nous tous», affirment les ministres des Affaires étrangères.

Le prochain sommet du G7 se tiendra les 8 et 9 juin au Canada qui en assure la présidence cette année.