Le Royaume-Uni étudie la demande de la Russie d'obtenir un accès consulaire à Ioulia Skripal, empoisonnée par un agent innervant début mars en Angleterre avec son père, un ex-agent double russe, a indiqué samedi le ministère britannique des Affaires étrangères.

« Nous examinons des demandes d'accès consulaire conformément à nos obligations sous le droit international et national, y compris les droits et volontés de Ioulia Skripal », a déclaré une porte-parole du ministère.

L'hôpital de Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre) où est soignée Ioulia Skripal, 33 ans, a indiqué jeudi que son état de santé s'améliorait « rapidement », la BBC affirmant qu'elle est consciente et en état de parler.

Son père Sergueï, 66 ans, reste dans un état critique mais stable.

Ils avaient été retrouvés inconscients, le 4 mars, sur un banc de Salisbury à la suite d'un empoisonnement par un agent neurotoxique militaire que Londres et ses pays alliés imputent à la Russie malgré les dénégations de Moscou.

« Bonne nouvelle que Ioulia Skripal se rétablisse bien. Nous insistons sur notre droit de la voir, conformément à la convention consulaire de 1968 », avait tweeté vendredi l'ambassade russe au Royaume-Uni.

Elle a également publié une liste de 27 questions adressées aux autorités britanniques, qui demeurent selon elle sans réponse, concernant notamment l'état de santé des Skripal et le traitement qui leur est prodigué.

L'affaire a provoqué une crise diplomatique entre la Russie et des pays occidentaux, qui s'est traduite par la plus importante vague d'expulsions croisées de diplomates de l'Histoire.

Samedi, Moscou a annoncé que le Royaume-Uni devrait réduire son personnel diplomatique en Russie de plus de 50 personnes afin d'atteindre le même niveau que les effectifs diplomatiques russes au Royaume-Uni.

Ancien colonel du service de renseignement de l'armée russe, Sergueï Skripal avait été accusé de « haute trahison » pour avoir vendu des informations au renseignement britannique, et condamné en 2006 à 13 ans de prison.

En 2010, il avait fait l'objet d'un échange de prisonniers organisé entre Moscou, Londres et Washington, et s'était installé en Angleterre où sa fille était venue lui rendre visite en mars.