Peter Madsen, un «psychopathe affectueux»: c'est ainsi que se qualifie l'accusé devant ses proches, qui ont dressé vendredi un portrait équivoque de l'inventeur danois, jugé pour le meurtre de la journaliste Kim Wall à bord de son sous-marin artisanal en août 2017.

«Ses fantasmes 'sexuels' ont peu à peu dérapé» jusqu'à la nuit du 10 au 11 août durant laquelle Kim Wall est morte, a raconté une proche de Madsen, sous couvert de l'anonymat, devant le tribunal de Copenhague.

Celle qui a un temps travaillé dans son laboratoire a raconté devant les juges qu'il se décrivait comme un «psychopathe, mais un psychopathe affectueux».

Elle a également indiqué qu'ils prévoyaient de tourner un film pornographique mettant en scène des actes de torture. «Il s'intéressait aux snuff films (films violents conduisant souvent à la mort brutale d'une femme)», a-t-elle ajouté, marquant de longues pauses dans son témoignage.

L'accusation soutient que l'inventeur a torturé et tué la journaliste afin de satisfaire un fantasme sexuel.

L'analyse psychologique de Madsen le décrit comme «pervers polymorphe et sexuellement déviant», présentant des «traits psychopathiques».

Jugé depuis le 8 mars pour le meurtre de la journaliste suédoise de 30 ans, venue l'interviewer le 10 août 2017 dans son sous-marin, Madsen, 47 ans, a affirmé à l'ouverture de son procès qu'elle avait succombé à des gaz toxiques libérés lors d'une soudaine dépressurisation de l'habitacle.

Le parquet, qui n'en croit rien, a requis la prison à vie pour meurtre avec préméditation, mutilations sexuelles, atteinte à l'intégrité d'un cadavre notamment.

Pour sa défense, un ancien ingénieur stagiaire dans l'atelier de l'inventeur est venu témoigner de sa relation avec un homme «sympathique, empathique et très passionné, à l'écoute».

«Certains articles de presse le décrivaient comme un homme au très fort tempérament, mais ce n'est pas la première impression que j'ai eue», a-t-il raconté, après avoir salué Madsen d'un geste de la tête au moment de s'installer à la barre.

L'audience, la quatrième du procès, se tenait le jour du 31ème anniversaire de Kim Wall.

Ses proches ont créé un fonds à son nom, atteignant actuellement presque 200 000 $, ainsi qu'une bourse d'études de 5000 $ remise vendredi, afin d'assurer la sécurité des femmes journalistes lorsqu'elles se rendent en reportage à l'étranger.

Les parents de Kim Wall, présents à l'ouverture du procès le 8 mars, se sont rendus à New York pour décerner les premiers prix.

Peter Madsen doit à nouveau témoigner le 28 mars, afin d'évoquer la soirée du 10 août.

Le verdict est attendu le 25 avril.