Matteo Renzi, qui a démissionné de la tête du Parti démocrate (PD, centre gauche), refuse toujours tout accord avec les vainqueurs des élections législatives du 4 mars en Italie, dans un entretien publié lundi par le Corriere della sera.

«Il n'existe pas de gouvernement dirigé par le M5S qui puisse obtenir la confiance du PD», déclare M. Renzi, confirmant son hostilité à un éventuel accord avec le Mouvement Cinq Étoiles, devenu le premier parti d'Italie avec 32,7% des voix.

Il n'envisage pas non plus d'accord avec la coalition de droite, désormais emmenée par la Ligue de Matteo Salvini (extrême-droite), arrivée en tête avec 37% des voix.

«Nous ne servirons de béquille à personne et nous resterons là où les citoyens nous ont mis: dans l'opposition», ajoute-t-il.

Matteo Renzi, dont le parti a obtenu 18,7% le 4 mars, a démissionné de son poste de secrétaire-général du PD. Il a toutefois assuré qu'il n'envisageait pas de quitter son parti.

La direction du PD s'est réunie lundi après-midi pour charger Maurizio Martina, vice-secrétaire général et ministre de l'Agriculture du gouvernement sortant, d'assurer l'interim au moins jusqu'à une assemblée générale prévue en avril pour lancer la reconstruction du parti.

«Maintenant c'est à ceux qui ont reçu le plus de voix que reviennent l'honneur et le devoir de gouverner le pays. Nous continuerons à servir les citoyens depuis l'opposition», a déclaré M. Martina.

«Aux forces qui ont gagné, nous disons seulement une chose: maintenant, vous n'avez plus d'alibi. Le temps de la propagande est terminé», a-t-il insisté.

Plusieurs responsables du PD refusent ainsi toute alliance avec le M5S, une éventualité toutefois défendue par une minorité du parti.

Le président de la République, Sergio Mattarella, qui commencera ses consultations début avril, a appelé la semaine dernière les dirigeants politiques italiens à faire preuve de «responsabilité». Un message aussitôt interprété par les médias italiens comme une invitation au PD à trouver un accord avec les antisystème du M5S.

«Les appels à la responsabilité sont toujours utiles, mais ils s'adressent aux groupes parlementaires plus importants», a répondu M. Renzi, pour qui il appartient aux vainqueurs des élections de tenter de former un gouvernement, y compris entre eux.

Le M5S et la coalition emmenée par Matteo Salvini ont «le droit et peut-être même le devoir d'essayer. Les souverainistes ont le même programme sur les vaccins, l'Europe, l'immigration, les impôts, la bureaucratie. Qu'ils fassent leur gouvernement s'ils y parviennent», explique M. Renzi.