Le principe d'un changement de nom du parti d'extrême-droite français Front national (FN) a été validé par une «courte majorité» de militants invités à se prononcer dans un questionnaire, a indiqué jeudi sa présidente Marine Le Pen.

Mme Le Pen proposera elle-même un nouveau nom dimanche lors de son discours de clôture au congrès du FN à Lille, où elle est assurée d'être réélue. La nouvelle appellation fera l'objet d'un vote des militants par courrier, dont le résultat sera connu après au moins six semaines.

«C'est rassurant qu'il y ait une majorité pour le changement de nom car la question posée était assez anxiogène: elle ne faisait pas de proposition» de nouvelle appellation, a commenté devant quelques journalistes la dirigeante du FN.

Rebaptiser le FN parachève sept ans d'efforts, depuis que Mme Le Pen en a pris la présidence, visant à «dédiaboliser» le parti et à le laver de l'image sulfureuse que les déclarations provocatrices de son ancien leader, Jean-Marie Le Pen, avaient pu lui conférer.

Il s'agit pour Marine Le Pen de rebondir après un débat télévisé totalement raté avant le second tour de la présidentielle de 2017, et sa défaite, 32 points derrière Emmanuel Macron. Le FN n'a, de plus, remporté que huit sièges sur un total de 577 aux législatives qui ont suivi. Un bon score pour le parti, mais nettement en deçà de ses attentes.

«Seriez-vous favorables à un changement de nom du Front national?» était la question posée aux militants du FN, ainsi qu'une autre sur le nouveau nom qu'ils favoriseraient.

La dirigeante du Front national a précisé que la proposition de nom qu'elle ferait dimanche n'était connue que par «un certain nombre de personnes» et qu'elle avait été faite par des militants dans le questionnaire.

Refusant de dévoiler ce nouveau nom, Mme Le Pen a déclaré qu'elle trouvait «ringard» le nom «patriotes», déjà pris par le nouveau parti créé par son ancien conseiller Florian Philippot, qui a claqué la porte du FN en septembre.

«J'ai toujours préféré le mot nation au mot patrie», a affirmé Mme Le Pen, pour qui le mot «front» a une connotation «militaire».