Un festival consacré à la découverte de la culture isralienne, organisé par des étudiants à Lille, dans le nord de la France, a été annulé après la manifestation de militants pro-palestiniens lors d'un premier atelier culturel, a-t-on appris jeudi auprès des associations.

À l'appel de l'association France Palestine Solidarité (AFPS) et de professeurs de l'université de Lille, quelques dizaines de personnes ont perturbé le déroulement d'une exposition photos et de cours d'hébreu mercredi soir sur un campus près de Lille.

Organisé par une association composée d'une quinzaine d'étudiants de l'Institut d'administration des entreprises, le festival baptisé «Escale en Israël» devait proposer pendant quatre jours des ateliers de découverte de la culture israélienne, notamment de cuisine et de musique.

L'association a finalement décidé d'annuler ce projet monté dans le cadre de leurs études.

«Les manifestants nous ont dit qu'ils allaient venir manifester à toutes nos activités. Donc on a décidé d'arrêter. On ne veut pas créer plus de polémique sur cela», a expliqué Gaëlle Robin, 22 ans, chargée des relations presse de l'association.

«On était neutre, on a bien dit qu'il n'y avait rien de politique ni religieux», a-t-elle ajouté.

Mercredi, une lettre signée de deux professeurs a été envoyée au président de l'université, pour dénoncer le festival.

«Autoriser une manifestation qui, sous couvert d'ouverture culturelle, fait l'apologie de cet État (Israël) nous choque profondément», ont écrit Moussa Nait Abdelaziz et Abdellatif Imad.

«Monsieur le Président, aurions-nous accepté d'organiser une manifestation édulcorée sur l'Afrique du Sud, au temps de l'Apartheid et de Mandela en prison?», ont-ils poursuivi.

Selon l'AFPS, le festival mettait «en valeur l'État d'apartheid israélien en prétendant se placer sur le terrain culturel en occultant les crimes commis régulièrement par cet État colonial à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza».

Jeudi soir, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est «indignée qu'un groupuscule obtienne l'annulation d'un festival culturel israélien dans une université française».

«Pour l'UEJF, boycotter Israël, c'est importer le conflit israélo-palestinien en France à des fins de haine. À l'heure où l'antisémitisme prend le masque de l'antisionisme, il est intolérable qu'un festival culturel puisse être annulé du seul fait qu'il ait pour thème Israël», a ajouté l'UEJF dans un communiqué.