La police russe menait jeudi soir des perquisitions dans les locaux de campagne de l'opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, a indiqué ce dernier ainsi que ses partisans.

«Une perquisition est en cours dans notre QG de Saint-Pétersbourg», a annoncé sur Twitter Alexeï Navalny, diffusant une vidéo en direct où l'on pouvait voir des militants discuter vivement avec une demi-dizaine de policiers.

«Ils saisissent les ordinateurs fixes et portables, tout ce qui a été imprimé. Ils disent qu'ils ont été informés du fait que nous distribuons des tracts dissidents et que c'est pour cette raison qu'ils saisissent» le matériel, a déclaré à l'AFP Denis Mikhaïlov, l'un des militants sur place.

Le jeune homme a ensuite posté sur Twitter une photo censée montrer les tracts saisis, où est écrit «Pour Navalny» sur fond bleu et rouge.

Déclaré inéligible à la présidentielle du 18 mars, Alexeï Navalny a appelé ses partisans à continuer à faire campagne en faveur d'un boycottage du scrutin et à manifester dans toute la Russie le 28 janvier.

La police «a très peur de notre grève et des événements du 28 janvier», a affirmé sur Twitter le bras droit de l'opposant russe Alexeï Navalny, Léonid Volkov.

L'opposant avait déjà organisé en mars et en juin deux manifestations d'ampleur dans plusieurs villes du pays, qui ont débouché sur des milliers d'arrestations.

Alexeï Navalny a mené campagne pendant des mois dans toute la Russie, organisant des rassemblements et ouvrant de nombreux bureaux en province malgré les entraves des autorités, des actions qui lui ont valu trois séjours en prison en 2017.

Ignoré des médias nationaux, il est très présent sur les réseaux sociaux où ses enquêtes sur la corruption des élites sont abondamment partagées, notamment celle sur le premier ministre Dmitri Medvedev, vue 25 millions de fois sur YouTube.