Une militante ukrainienne du groupe radical Femen qui s'en est prise torse nu vendredi au président pro-russe tchèque Milos Zeman a été condamnée dimanche à Prague à trois mois de prison avec sursis, a annoncé la justice.

Le tribunal a également ordonné l'expulsion d'Angelina Diash, 27 ans, qui a «accepté la décision (...) pour pouvoir retourner le plus tôt possible en Ukraine», a réagi son avocate, Lucie Hrda.

Angelina Diash s'est ruée vendredi après-midi sur M. Zeman, au moment où il s'apprêtait à voter lors de la présidentielle tchèque.

Elle a crié plusieurs fois «Zeman - Putin's slut» (Zeman, putain de Poutine), avant d'être maîtrisée par les gardes du corps du chef de l'Etat. Le même slogan était inscrit sur sa poitrine.

Angelina Diash souhaitait selon son avocate «mettre en garde les citoyens de la République tchèque contre la re-élection du président Zeman car elle craignait que la République tchèque se retrouve ainsi encore plus dans la sphère d'influence de la Russie».

Ceci aurait, selon elle, des «conséquences néfastes pour la République tchèque comme c'est déjà le cas pour l'Ukraine», a ajouté Mme Hrda.

Milos Zeman, 73 ans, de santé fragile et qui marche avec une canne, a quitté le bureau de vote après l'attaque, visiblement ébranlé.

Il y est revenu au bout de quelques minutes, de bonne humeur, affirmant qu'il se sentait «honoré par le fait d'être attaqué par le mouvement Femen, qui s'en était pris également au pape».

«Malgré le mouvement Femen», a-t-il ensuite lancé, souriant, en plaçant son bulletin de vote dans l'urne.

Connu aussi pour ses opinions pro-chinoises et hostiles à l'immigration musulmane, M. Zeman dont le premier quinquennat s'achève le 8 mars, est arrivé samedi en tête du premier tour du scrutin présidentiel au suffrage universel direct avec 38,56%.

Il a devancé l'ex-patron pro-européen de l'Académie des Sciences Jiri Drahos, qui a réuni 26,60% des suffrages et part favori pour le second tour, les 26 et 27 janvier, grâce aux reports de voix.