Les responsables politiques européens ont réagi avec soulagement vendredi à l'accord préliminaire sur les conditions du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

L'Irlande satisfaite de l'absence de frontière

Le premier ministre irlandais Leo Varadkar a salué un « jour très important » dans les négociations du Brexit, ajoutant que l'accord constituait « la fin du début des négociations ».

« Nous avons réalisé tout ce que nous avions prévu de réaliser au cours de la phase 1. Nous avons les assurances et les garanties dont nous avons besoin du Royaume-Uni », a déclaré le premier ministre.

« Je suis convaincu que des progrès suffisants ont été réalisés sur les questions irlandaises. Les paramètres ont été fixés et ils sont bons », a-t-il dit, soulignant qu'il n'y aura « aucune infrastructure physique » à la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

Le ministre des Affaires étrangères irlandais, Simon Coveney, s'était félicité plus tôt sur Twitter des « garanties » obtenues, en particulier que soit « pleinement protégé » l'Accord du Vendredi saint, accord de paix conclu en avril 1998 qui avait mis fin à 30 ans d'affrontements sanglants entre nationalistes et unionistes nord-irlandais.

Le DUP « heureux »

« Nous sommes heureux de voir ces changements parce que pour moi, cela signifie qu'il n'y a pas de "ligne rouge" dans la mer d'Irlande et nous avons la très claire confirmation que le Royaume-Uni quittera l'Union européenne, le marché unique, et l'union douanière, dans son ensemble », a déclaré la cheffe du parti unioniste nord-irlandais DUP Arlene Foster, allié au gouvernement de Theresa May.

« Il y a encore des choses que nous aurions aimé voir clarifiées, nous avons essentiellement manqué de temps, nous pensons que nous devions revenir en arrière et discuter de ces sujets mais la première ministre a décidé d'aller à Bruxelles », a-t-elle ajouté.

Mme Foster avait auparavant affirmé que sa formation, qui avait fait capoter au dernier moment un projet d'accord lundi, n'approuverait jamais « une situation où l'Irlande du Nord serait différente du reste du Royaume-Uni ».

Donald Tusk : le plus difficile est à venir

Après l'accord historique conclu vendredi matin à Bruxelles entre la Commission européenne et le Royaume-Uni sur les termes du divorce, M. Tusk a prévenu : « Nous savons tous que se séparer est dur mais se séparer et construire une nouvelle relation est encore plus dur », a déclaré le président du Conseil de l'UE, instance qui représente les dirigeants des 28, le Polonais Donald Tusk.

La France contente que le « bon sens » se soit imposé

« Le travail qui a été mené dans la négociation [...] a abouti progressivement au bon sens », a réagi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

« Il n'y avait pas de la part des Européens de volonté d'exclusion de la Grande-Bretagne de toute discussion et de négociation. Par contre, nous souhaitions qu'il soit bien clairement défini les conditions du retrait pour qu'on puisse passer dans une autre phase, c'est ce qui va se passer maintenant je l'espère », a-t-il déclaré à la radio France Inter.

Un « cadeau de Noël » pour le patronat britannique

« Les entreprises suivaient ces négociations de près et l'annonce d'aujourd'hui va les réjouir avant Noël. Ces "progrès suffisants" étaient un cadeau attendu depuis des mois », s'est félicité Josh Hardie, le directeur général adjoint du CBI, la principale organisation patronale britannique. « La percée de Bruxelles montre qu'il y a une volonté, une voie de passage », s'est-il réjoui.

La Norvège salue un pas « très positif »

« Très positif que le Royaume-Uni et l'UE aient franchi un pas important dans les négociations sur le Brexit. Un Brexit en bon ordre est bon pour l'Europe et bon pour la Norvège », a tweeté la ministre norvégienne responsable des Affaires européennes Marit Berger Røsland.