Le marché de Noël du centre de Berlin, théâtre l'an passé d'une attaque meurtrière au camion-bélier, a ouvert lundi au démarrage de la saison de ces marchés traditionnels, mais sous haute sécurité.

L'attentat commis par le Tunisien de 24 ans Anis Amri au soir du 19 décembre sur la Breitscheidplatz, tuant douze personnes et en blessant plus de 70 autres, avait été revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (EI).

En plus des habituels guirlandes, bretzels et du vin chaud, les visiteurs de ce très touristique marché de Noël dans l'ouest de la capitale devront dorénavant composer avec des barrières de sécurité, plus ou moins bien cachées par des arbres de Noël, et une présence policière renforcée.

Il n'est pas censé devenir «une place forte», a toutefois assuré la police berlinoise.

«Les autorités de sécurité ne disposent actuellement d'aucune information selon laquelle une menace concrète concerne spécifiquement les marchés de Noël», a déclaré à l'agence allemande DPA le commissaire divisionnaire de Berlin Dirk Schipper-Kruse.

«Nous sommes ravis que le marché rouvre», s'enthousiasme Martin Gelmer, prêtre de l'Église du Souvenir de Berlin, qui surplombe la Breitscheidplatz.

«Mais nous savons ce qu'il s'est passé ici: des personnes sont mortes et d'autres doivent dorénavant vivre avec des blessures importantes», tempère-t-il.

«Rien que le fait d'y penser, je ne me sens pas très bien», admet aussi Christa Okunick, une touriste de 67 ans venant de Dortmund.

L'organisateur de l'événement, qui a déployé son propre personnel de sécurité en gilet orange, se veut optimiste quant à la fréquentation du marché qui fermera ses portes le 7 janvier. Il attend un million de visiteurs, un chiffre presque équivalent aux années précédentes.

Le marché restera cependant fermé le 19 décembre pour commémorer les victimes de l'attaque de 2016. Pour l'occasion, une stèle dorée sur laquelle figureront les noms des personnes décédées sera inaugurée.

L'attaque djihadiste de Berlin est la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.

Dans ce dossier, la police et le parquet berlinois ont été vivement critiqués pour avoir sous-estimé la menace que représentait Anis Amri, pourtant considéré comme un islamiste dangereux.

La police est en particulier accusée de ne pas l'avoir arrêté malgré des éléments probants contre lui dans une affaire de stupéfiants, de ne pas avoir assuré sa surveillance correctement, puis d'avoir falsifié, après l'attaque, des documents pour tenter de cacher ces dysfonctionnements.