Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont adopté lundi de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, en réponse à son essai d'une bombe nucléaire début septembre.

Ces mesures visent à «renforcer la pression déjà exercée sur la Corée du Nord, afin que celle-ci respecte ses obligations» de dénucléarisation, a indiqué le Conseil de l'UE, qui représente les 28 États membres, dans un communiqué.

Les Européens souhaitent envoyer un message de «grande fermeté (...) pour ramener la Corée du Nord à la table des négociations», a souligné le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

L'armée populaire coréenne et son ministère de tutelle font partie des nouvelles entités ajoutées lundi à la «liste noire» de l'UE, ce qui signifie un gel de leurs avoirs dans l'Union.

«L'armée populaire coréenne comprend les forces balistiques stratégiques, qui contrôlent les unités de missiles stratégiques nucléaires et conventionnels» de la Corée du Nord, affirme l'UE dans sa décision.

Quatre autres institutions ou entreprises nord-coréennes soupçonnées de contribuer aux activités nucléaires de Pyongyang ont été ajoutées lundi à la liste, ainsi que les noms de trois Nord-Coréens, dont deux responsables du département des munitions au sein du «ministère de l'industrie militaire».

Outre un gel de leurs avoirs, ces personnalités sont désormais interdites d'entrée sur le territoire de l'UE.

Au total, la «liste noire» de l'Union compte désormais 104 personnalités et 63 «entités» visées pour leur implication présumée dans les programmes balistiques et nucléaires de la Corée du Nord.

Par ailleurs, l'UE a décrété lundi «une interdiction totale» pour les entreprises européennes d'exporter du pétrole et d'investir en Corée du Nord, ainsi qu'une réduction des mandats d'argent liquide pouvant être envoyés vers ce pays depuis l'UE (à 5000 euros, contre 15 000 actuellement).

«Afin d'éliminer les transferts de fonds» vers la Corée du Nord, les Européens «ont décidé de concert de ne pas renouveler les permis de travail des ressortissants nord-coréens présents sur leurs territoires, sauf pour les réfugiés et autres personnes qui bénéficient d'une protection internationale», précise également le communiqué.

Cette mesure vise particulièrement les quelques centaines de travailleurs nord-coréens employés en Pologne, notamment sur des chantiers navals, dont les revenus en devises étrangères sont soupçonnés de financer les activités nucléaires de Pyongyang.

Ces sanctions dites «autonomes» vont au-delà des mesures adoptées en septembre par le Conseil de sécurité de l'ONU en réponse au test d'une bombe atomique par Pyongyang, qui avait suscité des condamnations dans le monde entier et ravivé les craintes d'une escalade nucléaire avec les États-Unis.

Celles-ci ont déjà été transposées par l'UE dans sa législation.