Cinq personnes ont été interpellées mardi à Marseille, première importante progression de l'enquête ouverte sur le profil et le parcours d'Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans qui a tué deux jeunes cousines dimanche dans cette ville du sud-est de la France.

Au moins quatre d'entre elles, qui ont toutes été en relation avec Ahmed Hanachi, ont été «placées en garde à vue pour association de malfaiteurs terroriste criminelle», a-t-on précisé de source judiciaire.

Dans la soirée de mardi, une source proche de l'enquête annonçait une nouvelle interpellation et ajoutait qu'un sac noir appartenant à l'assaillant avait été retrouvé lors d'une perquisition dans son domicile marseillais.

L'homme qui a tué dimanche deux femmes à la gare de Marseille avec un couteau, au cri d'«Allah Akbar!», avant d'être abattu par des militaires en patrouille, a été formellement identifié comme étant Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans, a annoncé mardi le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb.

«Tout au long de ces années, il avait emprunté à la fois en France dans les années 2005-2006 mais en même temps en Italie, les identités les plus variées, déclarant tantôt qu'il était Marocain, Algérien ou Tunisien», a expliqué le ministre.

L'enquête a exploité les données du téléphone mobile de l'assaillant, notamment pour savoir s'il avait des connaissances en France et était en lien avec la mouvance radicale.

Les investigations ont notamment permis d'établir qu'il avait écouté sur internet des chants religieux islamiques, selon une autre source proche de l'enquête.

Pour autant, la revendication par le groupe djihadiste État islamique, quelques heures après l'attaque, posait encore «vraiment question» mardi matin «car aucun élément ne relie l'assaillant à l'organisation» ultraradicale à ce stade, selon la même source.

Interpellé vendredi à Lyon pour un vol à l'étalage, Ahmed Hanachi avait déclaré vivre à Lyon, être sans-abri et sans emploi autre que des emplois de peintre non déclarés. Il avait aussi dit être un «consommateur de drogues dures» et «divorcé», avait précisé lundi le procureur de la République de Paris François Molins.

Après son interpellation, Ahmed Hanachi avait bénéficié de la part de la justice d'un classement sans suite. Dans la foulée, «les autorités préfectorales locales n'ont pas été en mesure de prendre une mesure d'éloignement à son encontre», selon le procureur François Molins.

Deux jours après ce nouvel attentat à Marseille, l'Assemblée nationale a adopté mardi un projet de loi antiterroriste controversé qui vise à transposer dans le droit commun certaines mesures de l'état d'urgence instauré par l'ancien gouvernement socialiste après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts).

Depuis 2015, 241 personnes ont péri dans des attentats en France.