Une série de bustes de leaders de l'ère soviétique, dont Joseph Staline, ont été inaugurés vendredi à Moscou par une association financée par le gouvernement, attirant les critiques de certains qui croient que cette initiative vise à dissimuler les crimes de l'ancien dictateur.

La Société militaire et historique russe, une organisation fondée par le président Vladimir Poutine et dirigée par son ministre de la Culture, a dévoilé les sculptures afin d'élargir «l'allée des dirigeants» dans un parc de la capitale russe, qui présentait jusqu'ici les bustes de tsars.

La société a présenté cette initiative comme une façon de préserver l'histoire russe.

Le Kremlin s'est distancié du projet. Le porte-parole du président Poutine, Dmitri Peskov, a dit qu'il n'était pas au courant, et a dirigé les questions aux organisateurs.

Vladimir Poutine, un ancien agent des services secrets soviétiques, a évité de vanter ou de critiquer l'héritage de Joseph Staline, mais il a ramené des symboles de l'ère soviétique et s'est concentré à souligner les accomplissements de cette époque plutôt que de parler des crimes de l'ancien dictateur.

Dans les dernières années, plusieurs Russes ont été mécontents de voir des livres d'école qui présentent Staline sous un oeil favorable. Une station de métro rénovée de Moscou arbore aussi les paroles d'un ancien hymne national qui honore l'ex-dirigeant.

Les opposants du Kremlin ont accusé le gouvernement de taire les crimes de Staline et ont présenté le projet comme une autre tentative de la part de Vladimir Poutine pour affaiblir la démocratie.

Joseph Staline a dirigé l'Union soviétique de 1924 jusqu'à sa mort, en 1953. Les communistes et d'autres radicaux reconnaissent son rôle dans la victoire du pays lors de la Deuxième Guerre mondiale et dans l'établissement de l'URSS en tant que pouvoir nucléaire. Mais d'autres condamnent sa dictature brutale qui aura mené à la mort de millions de personnes.

Selon certains sondages, de plus en plus de Russes admirent maintenant Staline. Plus tôt cette année, le dirigeant a fini premier parmi les plus grands personnages de l'histoire russe, récoltant 38 pour cent des appuis. Le sondage national du Centre Levada a été réalisé auprès de 1600 personnes et avait une marge d'erreur de 3,4 pour cent.