Le premier ministre Justin Trudeau respecte le droit d'autodétermination des peuples, mais refuse de jeter la pierre à Madrid qui fait tout pour empêcher les Catalans de l'exercer.

En conférence de presse à Ottawa, mardi, il a soutenu que son expérience des référendums passés lui avait appris qu'un pays ne devrait pas se mêler des affaires d'un autre pays.

«J'ai vécu plusieurs batailles référendaires en tant que fier Québécois, et une des choses auxquelles on s'attendait, c'est que d'autres pays ne se mêlent pas de nos processus internes», a-t-il dit.

Par conséquent, le premier ministre du Canada a affirmé qu'il n'aurait «pas de commentaires à faire sur la situation en Espagne» et les «processus internes» du pays.

Visiblement peu intéressé à s'étendre sur le sujet, M. Trudeau s'est toutefois dit «convaincu que le droit des peuples à l'autodétermination est important».

Et «c'est certainement quelque chose qu'on est en train de respecter et qu'on a toujours respecté par rapport à la situation ici au Canada», a-t-il insisté.

Le gouvernement central de Madrid fait tout pour bloquer la tenue du référendum sur l'indépendance que prévoit organiser le gouvernement catalan de Barcelone le 1er octobre prochain.

Au cours des derniers jours, les policiers ont confisqué affiches et prospectus faisant la promotion du référendum et la justice a menacé de sanctions pénales les maires qui y participeraient.

La consultation populaire sur l'indépendance de la Catalogne, une région autonome de l'Espagne, a été interdite par la Cour constitutionnelle espagnole, qui juge une telle démarche illégale.

Le gouvernement de l'Écosse, dirigé par les indépendantistes, a invité Madrid à s'inspirer de l'Accord d'Édimbourg, qui a ouvert la voie à la tenue du référendum écossais sur l'indépendance de 2014.

«Tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes et de choisir la forme de gouvernement qui correspond le mieux à leurs besoins», a déclaré la secrétaire aux Affaires étrangères, Fiona Hyslop.

Elle a fait remarquer, dans ce communiqué publié samedi dernier, qu'il s'agissait là d'un principe «enchâssé dans la Charte des Nations unies».

Le Bloc québécois a demandé lundi au gouvernement de Justin Trudeau de dénoncer «le régime de terreur du gouvernement espagnol».

La formation indépendantiste compte maintenir la pression et espère déposer mardi après-midi une motion sur la situation catalane.

La motion stipule «que la Chambre des communes demande que soient respectés le droit de vote et la démocratie de la Catalogne».

Son dépôt a cependant toutes les chances d'être refusé.