Les deux hommes interpellés cette semaine par la police française dans la banlieue sud de Paris, après la découverte de l'explosif TATP dans un appartement, voulaient commettre un attentat à la bombe, sans cependant avoir de projet précis, a déclaré dimanche le procureur de Paris.

«Leur projet était la confection d'une bombe pour commettre un attentat», a affirmé François Molins lors d'une conférence de presse, après la confrontation des deux hommes, le propriétaire de l'appartement, âgé de 36 ans, et l'une de ses connaissances, une homme de 37 ans, connu comme «radicalisé» et qui était fiché par les services de renseignement.

«Aucun projet n'était établi à ce stade même si l'un d'entre eux a admis qu'ils avaient pensé à s'attaquer à des militaires de l'opération Sentinelle», déployés depuis les attentats jihadistes de 2015. Ces militaires ont déjà été attaqués à six reprises et certains blessés, par des assaillants munis de couteaux, machettes ou voitures.

Quelque 105 grammes de TATP ont été saisis dans l'appartement situé à Villejuif, ainsi que des litres de produits servant à fabriquer cet explosif, a fait savoir le magistrat. Selon une première estimation, les substances découvertes auraient pu permettre de réaliser entre 3 et 4 kilos de TATP.

Sur l'une des clés USB retrouvées sur les lieux figuraient des vidéos tournées sur la terrasse de l'appartement «comportant des séquences mettant en scène des essais d'explosion», a indiqué François Molins.

L'exploration d'un ordinateur découvert dans l'appartement a en outre permis de retrouver la trace de consultations internet de type «chimie», «explosifs», «État islamique», et aussi de jeux vidéo de simulation de conduite, notamment de véhicules poids lourds, a révélé le magistrat.

Dans le matériel informatique d'un des deux hommes interpellés se trouvait un nombre important de vidéos de propagande du groupe État islamique. Les deux hommes «ont admis avoir voulu rejoindre l'EI en 2015», sans toutefois le faire par manque de «contacts» et de «moyens financiers», a déclaré François Molins.

Selon le procureur de Paris, l'un des deux hommes a également été en relation directe en 2016 avec Rachid Kassim, un propagandiste francophone de l'EI vraisemblablement tué depuis dans un bombardement de la coalition dans la zone irako-syrienne.

Les deux suspects ont été présentés dimanche après-midi à un juge d'instruction. Une information judiciaire a été ouverte contre eux.

C'est le signalement d'un artisan, qui intervenait dans un immeuble de Villejuif, qui avait permis la découverte mercredi de ce laboratoire clandestin.