Quatre suspects ont été arrêtés, cinq «terroristes présumés» tués et au moins trois individus étaient recherchés après que deux voitures ont foncé dans la foule à Barcelone et Cambrils, en Catalogne, dans le nord-est de l'Espagne, faisant 14 morts et près de 120 blessés.

Voici ce que l'on sait vendredi vers 20h:

LES FAITS

À Barcelone jeudi à 16H50 locales, une camionnette blanche descend à toute allure l'allée centrale des Ramblas, au coeur touristique de la capitale catalane, fauchant les passants par dizaines et faisant au moins 13 morts et une centaine de blessés.

Dix-sept victimes étaient encore entre la vie et la mort vendredi, et 28 étaient dans «un état grave».

Les victimes des attentats sont d'au moins 35 nationalités. Parmi les nationalités des personnes décédées figurent l'Espagne, l'Argentine, l'Italie, le Canada, la Belgique, le Portugal et les États-Unis.

26 Français ont été blessés, dont au moins onze gravement.

Environ huit heures plus tard, juste après minuit vendredi (vers 22H00 GMT jeudi), une Audi A3 fonce sur la promenade du bord de mer de la station balnéaire de Cambrils, à 120 km au sud de Barcelone, blessant six civils, ainsi qu'un policier. L'un des civils, une femme, a succombé à ses blessures.

L'Audi percute une voiture de la police catalane, les Mossos d'Esquadra. Une fusillade éclate au cours de laquelle la police abat les cinq occupants de l'Audi, des «terroristes présumés» portant de fausses ceintures d'explosifs.

Une hache et des couteaux se trouvaient également dans la voiture, avec lesquels ils ont blessé une personne au visage avant d'être abattus.

REVENDICATION

Le groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué jeudi soir l'attentat de Barcelone. Une «réponse aux appels à cibler les États de la coalition» internationale antijihadistes opérant en Syrie et en Irak selon l'organisation.

Le deuxième attentat n'a pas été revendiqué, mais la police estime que les auteurs des deux attentats formaient un «groupe» et préparaient une «attaque de plus grande envergure». L'enquête laisse entrevoir l'existence d'un «groupe de personnes», ayant agi en Catalogne à Ripoll, au nord de Barcelone, et Alcanar au sud, notamment.

Il s'agit du premier attentat revendiqué par l'EI en Espagne, mais le pays avait été touché en mars 2004 par le pire attentat islamiste en Europe. Des bombes avaient explosé dans des trains à Madrid faisant 191 morts, une attaque revendiquée par un groupe de la mouvance al-Qaïda.

ARRESTATIONS

Une douzaine de personnes pourraient être impliquées dans les attentats de Barcelone et Cambrils, selon la police catalane. Trois ont été identifiées mais n'ont pas été interpellées, quatre ont été arrêtées et cinq ont été tuées à Cambrils, dont trois sont désormais identifiées. Il s'agit de trois jeunes Marocains Moussa Oukabir, Saïd Aallaa et Mohamed Hychami, respectivement âgés de 17, 18 et 24 ans, tous habitants d'une localité du nord de la région, Ripoll.

Trois des quatre suspects arrêtés l'ont également été à Ripoll, dont Driss Oukabir, le frère de Moussa Oukabir abattu à Cambrils.

Un Espagnol, dont l'identité n'a pas été révélée, né à Melilla (enclave espagnole au Maroc), a  lui été arrêté à Alcanar, à 200 km au sud de Barcelone, où une explosion s'est produite mercredi soir dans une maison dont les occupants préparaient des engins explosifs, selon la police.

Il y a dans cette maison «des restes humains de deux personnes différentes», a indiqué le porte-parole de la police catalane, qui cherche à savoir si ces deux corps correspondent à deux des trois personnes recherchées.

Le principal suspect recherché dans l'attentat de Barcelone, le conducteur de la camionnette ayant fauché des dizaines de piétons, pourrait se trouver parmi les assaillants abattus à Cambrils, a affirmé vendredi après-midi la police catalane.

Aucune des personnes identifiées n'était connue pour des faits de terrorisme.