Les dirigeants de la région des Pouilles, dans le sud de l'Italie, ont réclamé jeudi une riposte plus concertée au crime organisé, au lendemain de l'assassinat de quatre personnes - dont deux témoins innocents qui se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment.

Le président de la province de Foggia, où les meurtres ont été commis dans une gare abandonnée mercredi, a demandé l'envoi d'enquêteurs mieux entraînés pour combattre l'organisation criminelle de Foggia, qui est tenue pour responsable de 17 morts seulement cette année.

Francesco Miglio s'est dit «outré» par la férocité et la «barbarie» de l'attaque mafieuse. Le ministre italien de l'Intérieur était à Foggia jeudi pour une rencontre d'urgence des forces de l'ordre.

La mafia qui sévit à Foggia - «l'éperon» de la botte italienne - serait une branche de la Camorra napolitaine arrivée dans la région il y a plusieurs dizaines d'années. Elle contrôlerait maintenant le trafic de la drogue entre l'Italie et l'Albanie.

Celle qu'on appelle la «quatrième mafia» n'a pourtant jamais retenu autant d'attention que la Cosa Nostra sicilienne, la puissante «Ndrangheta calabraise ou la Camorra elle-même. Des enquêteurs de la police fédérale italienne ont récemment été déployés à Foggia pour la première fois.

Le principal procureur antimafia de l'Italie, Franco Roberti, a déclaré sur les ondes de la radio publique RAI que ce groupe est considéré depuis trop longtemps comme une mafia de deuxième ordre. Il dit que l'organisation a été liée à quelque 300 meurtres depuis trois ans, dont 80 pour cent n'ont jamais été résolus.

Un rapport publié récemment prévient que l'organisation criminelle de Foggia compte parmi les plus dangereuses du pays.

Lors de l'attaque de mercredi, un criminel local a été tué par plusieurs hommes armés à bord d'une voiture. Son chauffeur, qui serait aussi son beau-frère, a également été tué. Les assassins ont ensuite pris en chasse un véhicule à bord duquel prenaient place deux habitants de la région qui auraient été témoins du crime.