Une pétition « contre le statut de première dame pour Brigitte Macron », lancée il y a deux semaines sur l'internet, avait réuni dimanche plus de 150 000 signatures, dans l'espoir de faire barrage au projet du président français.

« Il n'y a aucune raison pour que l'épouse du chef de l'État puisse obtenir un budget sur les fonds publics », affirme cette pétition sur change.org, lancée par Thierry Paul Valette, qui se présente comme « artiste peintre et auteur » et « citoyen engagé ».

« Brigitte Macron dispose à l'heure actuelle d'une équipe de deux à trois collaborateurs, ainsi que de deux secrétaires et deux agents de sécurité et cela est suffisant », affirme encore le texte qui met en avant le contexte d'« économies » que souhaite réaliser le gouvernement.

« Nous dénonçons farouchement toutes les attaques sexistes envers Brigitte Macron », ancienne professeure de théâtre du président, de 25 ans son aînée, « et nous ne remettons nullement en cause ses compétences », assure le texte.

« Cependant, dans une période de moralisation de la vie politique française », avec l'adoption début août d'un projet de loi qui interdit les emplois familiaux de collaborateurs pour les ministres et parlementaires, « nous ne pouvons décemment cautionner l'initiative d'un statut spécifique à l'épouse » du chef de l'État.

Adressée au chef de l'État et à son premier ministre Édouard Philippe, la pétition avait réuni dimanche en fin de matinée plus de 152 000 soutiens.

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait indiqué que sa femme aurait « un rôle public », s'il était élu à l'Élysée, pour « sortir d'une hypocrisie française », mais sans être « rémunérée par le contribuable ».

La question du statut de la première dame s'était invitée la semaine dernière à l'Assemblée nationale, lors de l'examen des projets de loi de moralisation de la vie politique. Les députés de gauche radicale avaient défendu, en vain, un amendement pour que des moyens ne puissent être donnés aux conjoints du président, comme des membres du gouvernement ou des parlementaires.

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, avait alors rappelé qu'Emmanuel Macron s'était prononcé pour « une plus grande transparence sur le rôle et les moyens mis à la disposition » du conjoint du chef de l'État. Mais elle avait jugé que le projet de loi en discussion n'était « pas un véhicule approprié pour définir ce statut ».