Le vice-président américain Mike Pence a assuré lundi à Tallinn que la réduction par Moscou du personnel des missions diplomatiques américaines en Russie n'affaiblirait pas l'engagement de Washington pour la sécurité de ses alliés.

« Nous espérons des jours meilleurs, des relations meilleures avec la Russie, mais la récente action diplomatique engagée par Moscou n'empêchera pas l'engagement des États-Unis pour leur sécurité, pour la sécurité de leurs alliés et la sécurité des nations éprises de liberté dans le monde », a-t-il affirmé à l'issue d'une rencontre avec les présidents des trois pays baltes - Estonie, Lettonie et Lituanie.

« Aucun danger ne pèse plus lourdement sur les pays baltes que le spectre d'une agression de votre imprévisible voisin », a-t-il poursuivi dans un discours adressé à des soldats de l'OTAN - américains, britanniques, français et danois - d'un bataillon multinational déployé en Estonie précisément en réponse aux activités de la Russie

Il a répété encore une fois « un message simple du président Trump: nous sommes avec vous ».

Mais il n'a mentionné aucune mesure concrète qui renforcerait la présence militaire de l'Occident dans la région, alors que le premier ministre estonien Juri Ratas avait évoqué avec lui dimanche la possibilité d'y déployer des batteries antimissiles Patriot.

Interrogé par l'AFP à ce sujet, le chef des forces estoniennes, le général Riho Terras, n'a pas voulu juger si la visite de M. Pence a marqué un pas dans cette direction, affirmant que de telles questions techniques devaient être discutées par les instances compétentes de l'OTAN.

La visite de M. Pence intervient dans un contexte difficile,a souligné pour sa part l'analyste du Centre international pour la Défense et la Sécurité de Tallinn Erkki Bahovski, avec les mesures prises la veille par le Kremlin pour réduire le nombre des diplomates américains et les dissensions au sein de la Maison-Blanche.

Il reste que « c'est un message clair pour la Russie », a-t-il dit à l'AFP, « et nous sommes devenus plus confiants ».

L'Estonie, pays de 1,3 million d'habitants dont environ 25 % de russophones, était la première étape d'une tournée de M. Pence destinée à rassurer les alliés des États-Unis face à la Russie.

Après avoir quitté Tallinn en début d'après-midi, Mike Pence et son épouse sont arrivés lundi soir à Tbilissi, la capitale géorgienne, où le vice-président américain s'entretiendra mardi avec les responsables pro-occidentaux de cette ex-république soviétique du Caucase du Sud.

La visite de M. Pence, au cours de laquelle il devrait réitérer le soutien des États-Unis au souhait de la Géorgie de rejoindre l'OTAN, intervient au lendemain du lancement sur le territoire géorgien des plus importants exercices militaires conjoints par Tbilissi et Washington.

Les autorités géorgiennes ont comme priorité d'adhérer à l'OTAN et à l'UE, au risque de provoquer la colère de la Russie, qui s'inquiète de l'élargissement de l'Alliance près de ses frontières.

En août 2008, la Géorgie s'était opposée à la Russie au cours d'une guerre éclair en août 2008, qui s'était soldée par la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de deux républiques séparatistes prorusses, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

Après la Géorgie, la dernière étape de la tournée de Mike Pence doit être le Monténégro, qui a adhéré à l'OTAN le 5 juin.