Quelque 2000 personnes, selon des journalistes sur place, ont participé lundi à Varsovie à une manifestation de l'opposition au parti conservateur au pouvoir en Pologne qui s'est déroulée dans le calme en l'absence de Lech Walesa, retenu par un problème de santé.

La manifestation de l'opposition a été organisée pour faire face à la marche mensuelle conduite par Jaroslaw Kaczynski en commémoration de l'écrasement de l'avion présidentiel en 2010 à Smolensk en Russie, où son frère jumeau, le président Lech Kaczynski, a trouvé la mort avec 95 autres personnes.

Pour leurs adversaires, ces marches mensuelles, précédées d'une messe, sont utilisées par M. Kaczynski, chef du parti au pouvoir, pour mobiliser ses partisans et attaquer ses adversaires politiques.

Les manifestants anti-Kaczynski, encadrés par un lourd dispositif policier, ont scandé «Lech Walesa, liberté, égalité, démocratie» et planté leurs roses blanches, leur symbole, dans les grilles protégeant les véhicules de la police.

«Le pouvoir a peur, il a mis une clôture entre lui et les citoyens, a dit l'ancien opposant anti-communiste Wladyslaw Frasyniuk, camarade de Walesa, dans une allusion aux solides barrières métalliques installées sur plusieurs centaines de mètres dans l'avenue conduisant au palais présidentiel et gardée par un lourd dispositif policier.

Frasyniuk a été saisi par les bras et les jambes par la police lors d'une manifestation analogue il y a un mois, quand il cherchait, avec les autres, à bloquer le passage de la colonne conduite par Jaroslaw Kaczynski.

Avant que la marche de Smolensk ne commence, les manifestants d'opposition ont quitté la place où ils se sont réunis en scandant «on les laisse à la police» à l'adresse des participants de la marche de Smolensk.

Cependant, tout le long de cette marche les gens installés le long des barrières ont scandé le nom de Lech Walesa et crié «Nous gagnerons!».

Lors de son discours habituel, Jaroslaw Kaczynski a, quant à lui, a mobilisé ses partisans déclarant que «nous ne pouvons pas hésiter, nous ne pouvons pas quitter le chemin que nous suivons, celui de la reconstruction de la démocratie polonaise».