Les chasseurs F-16 de l'OTAN qui se sont approchés mercredi de l'avion du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou au-dessus de la Baltique étaient polonais, a annoncé jeudi l'armée polonaise.

Deux F-16 polonais effectuant la mission de police de l'air dans le cadre de l'OTAN au-dessus de la mer Baltique avaient été chargés de suivre trois appareils russes, un Tupolev 154 non armé et deux chasseurs Su-27 armés de missiles air-air, a indiqué le Commandement opérationnel interarmées polonais dans un communiqué cité par l'agence PAP.

«L'interception a été opérée conformément aux procédures en vigueur à l'OTAN», ajoute le communiqué, sans autre précision.

Plusieurs pays membres de l'OTAN participent à tour de rôle à cette mission de police de l'air destinée à rassurer les pays baltes sur leur sécurité.

D'après des journalistes des principales agences de presse russes présents à bord du Tupolev, les avions de l'Alliance atlantique ont entrepris d'escorter l'avion du ministre russe, et l'un d'entre eux a tenté de s'en approcher, mais le Su-27 qui lui servait d'escorte l'a forcé à s'éloigner.

«Le Su-27 a montré (à l'avion de) l'OTAN qu'il était armé en virant de bord. Après cela, le F-16 de l'OTAN s'est éloigné», a raconté un journaliste d'Interfax, présent à bord de l'appareil ministériel.

De son côté, l'OTAN a affirmé qu'il s'agissait d'une «procédure standard».

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Selon l'Alliance, les activités de l'aviation militaire russe se sont intensifiées ces derniers jours sur la Baltique.

L'OTAN est en train de déployer quatre bataillons multinationaux en Pologne et dans les pays baltes, qui craignent une hypothétique attaque russe. Pour Moscou, le renforcement des forces de l'OTAN dans cette région traduit une volonté d'encercler la Russie.

La secrétaire générale adjointe de l'OTAN, Rose Gottemoeller, venue à Bydgoszcz, en Pologne, pour assister à un exercice au Centre d'entraînement des forces alliées JFTC, a réaffirmé que l'Alliance était résolue à prévenir des incidents de ce genre, qui, a-t-elle dit, se répètent «depuis une dizaine d'années».

«Du point de vue de l'OTAN, nous devons prévenir toute action de ce genre, tant aérienne qu'avec une participation éventuelle de la marine, afin que cela ne se transforme pas en un conflit plus profond ou un malentendu», a dit Mme Gottemoeller, selon la traduction de ses propos en polonais.

«Fin mai, a-t-elle poursuivi, un groupe était censé se réunir pour élaborer des dispositions détaillées, car de telles situations ne profitent à aucune des parties». Cependant, elle n'a fourni aucune autre précision sur ce groupe dont la réunion n'a apparemment pas eu lieu.

«Nous avons accueilli avec joie l'initiative, venue il y a quelques années des pays baltes et de la Russie, de travailler en commun sur une méthode devant permettre d'éviter la répétition de tels incidents à l'avenir», a souligné Mme Gottemoeller.