L'ancienne ministre française Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate de droite aux législatives à Paris, a perdu connaissance plusieurs minutes jeudi matin, après avoir été prise à partie par un passant, une agression dénoncée par plusieurs responsables politiques.

Mme Kosciusko-Morizet, en campagne sur un marché, distribuait des tracts lorsqu'un homme d'une cinquantaine d'années les lui a pris pour les lui envoyer au visage, la traitant notamment de «bobo (bourgeoise bohème, NDLR) de merde», a constaté une journaliste de l'AFP.

Déséquilibrée, l'ancienne ministre de l'Écologie sous la présidence de Nicolas Sarkozy a chuté au sol et perdu connaissance durant plusieurs minutes. Les pompiers sont intervenus et elle a repris connaissance, avant d'être conduite à l'hôpital.

Après cette altercation, l'homme est parti en courant vers la bouche de métro la plus proche. «C'est votre faute si on a Hidalgo (la socialiste Anne Hidalgo) aujourd'hui comme maire» à Paris, lui avait-il notamment lancé.

Une enquête a été ouverte pour «violences volontaires» à la suite de cet incident. Aucun suspect n'a encore été interpellé.

Le premier ministre Édouard Philippe, issu du même parti de droite que Mme Kosciusko-Morizet, a rendu visite à l'hôpital à celle qui est souvent désignée en France par ses initiales, NKM.

«Tous mes voeux de rétablissement à mon amie Nathalie Kosciusko-Morizet. Je condamne cet acte d'une violence insupportable», a-t-il écrit sur son compte Twitter.

NKM est candidate du parti Les Républicains, en ballottage défavorable dans sa circonscription parisienne face à Gilles Le Gendre, un candidat de La République en Marche, le parti du président centriste Emmanuel Macron.

M. Le Gendre a annoncé avoir «suspendu» sa campagne, après l'agression. «Je ne fais rien, j'ai stoppé les tractages. Elle est indisponible. Par équité, je me dois d'être indisponible», a-t-il déclaré à l'AFP, précisant avoir envoyé un message à son adversaire pour lui «manifester (sa) sympathie et lui dire espérer qu'elle se rétablira très vite».

«J'ai vu un passant, un homme d'une cinquantaine d'années qui manifestement avait l'air assez énervé», a témoigné Geoffroy Van der Hasselt, photojournaliste de l'Agence France-Presse.

L'homme a pris les tracts que tenait Nathalie Kosciusko-Morizet pour les lui envoyer au visage. «Elle, à ce moment-là, met sa main devant son visage pour se protéger et les tracts heurtant sa main de manière assez violente, elle reçoit sa propre main dans sa figure», a-t-il précisé, soulignant que l'élue a mis «une bonne dizaine de minutes» à se relever, sous une forte chaleur.

Électron libre dans sa famille politique et ambitieuse assumée, Nathalie Kosciusko-Morizet, 44 ans, s'est fait remarquer par ses positions iconoclastes et son franc-parler.

Cette blonde au teint diaphane avait échoué en 2014 à ravir la mairie de Paris à la gauche, au prix d'un duel sans concession avec la socialiste Anne Hidalgo.