La vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria s'attend à une «tension» croissante et à des provocations des séparatistes qui dirigent la Catalogne, décidés à organiser en octobre un référendum d'autodétermination sans l'accord de Madrid.

«Nous devons nous préparer à une stratégie de tension de la part de la Generalitat (exécutif catalan) et des partis indépendantistes», a déclaré Mme Soraya Saenz de Santamaria à la télévision publique TVE.

La vice-présidente s'est vu confier une «opération dialogue» dans la grande région du nord-est qui représente environ un cinquième de la richesse du pays et dirigée depuis fin 2015 par des séparatistes, mais sans grand succès.

Au point que vendredi le président catalan Carles Puigdemont a annoncé la tenue le 1er octobre d'un référendum d'autodétermination unilatéral, malgré le veto de Madrid et l'interdiction énoncée par la Cour constitutionnelle.

Il doit encore formellement le convoquer, ce qui peut lui valoir des poursuites judiciaires.

Il a en tous cas promis, si le oui à l'indépendance l'emporte, de déclencher dans la foulée une «déconnexion», de cette région de 7,5 millions d'habitants du reste de l'Espagne.

Pourtant les séparatistes n'ont pas obtenu d'appui notable à l'étranger et en Catalogne ils manquent aussi de soutien, notamment de la part d'une partie de la gauche catalane, qui préférerait éviter une guerre frontale avec Madrid.

«Ils ont besoin de créer de la tension pour rassembler les leurs», a estimé la vice-présidente.

«L'État, sans un mot plus haut que l'autre, ne va pas permettre que (ce référendum) ait lieu, car il est contraire à la démocratie, il va contre les droits de l'ensemble des Catalans et du reste des Espagnols».

Des mesures ont déjà été prises pour l'empêcher: la Cour constitutionnelle a prévenu en février que «tout acte préparatoire à ce référendum était inconstitutionnel et pourrait relever de la désobéissance», a-t-elle souligné.

La vice-présidente a aussi dénoncé des «pressions» pour «faire taire» les opposants au référendum et invité les fonctionnaires amenés à le préparer à exiger que «les ordres leur soient notifiés par écrit».

La région est en proie à une fièvre indépendantiste attisée par un arrêt de la Cour constitutionnelle qui avait en partie annulé en 2010 un «statut» de 2006 conférant à la Catalogne le titre de Nation.

La crise économique en Espagne avait également nourri ce sentiment.

L'opinion est très divisée: environ 48,5% des Catalans sont contre la sécession contre 44,3% pour, selon un récent sondage d'un institut dépendant du gouvernement catalan. Mais une très large majorité, plus de 70%, aimerait trancher la question avec un référendum.