La justice néerlandaise n'entamera pas de poursuites à l'encontre de Geert Wilders pour s'en être pris à l'islam dans un discours en Autriche, a fait savoir le ministère public mercredi.

Les propos tenus à Vienne en 2015 par Geert Wilders, député extrémiste néerlandais et chef du Parti de la liberté (PVV), «ne sont pas condamnables au regard de la loi aux Pays-Bas», a déclaré le parquet sur son site internet.

«L'islam est une idéologie de guerre et de haine» qui «appelle les gens à devenir des terroristes, le Coran ne laisse planer aucun doute là-dessus», avait lancé le populiste à la foule au cours d'un rassemblement du parti d'extrême droite autrichien, le Parti de la liberté (FPO), le 27 mars 2015.

À la suite d'une demande d'entraide judiciaire présentée par Vienne, la justice néerlandaise avait ouvert une enquête concernant les paroles particulièrement virulentes prononcées par Geert Wilders.

«Aux Pays-Bas, contrairement (à ce qui se passe) en Autriche, offenser une religion ou une communauté religieuse n'est pas condamnable si les propos en question ne visent pas spécifiquement un groupe caractérisé par cette religion», s'est expliqué le ministère public.

Les propos du député ne tombent donc pas sous le coup de la loi néerlandaise. «M. Wilders parlait de l'islam» en général, «pas d'un groupe de musulmans caractérisés par leur religion».

Cette annonce a ravi le principal intéressé, qui a rapidement réagi sur Twitter : «Bien. C'est la seule bonne décision. La vérité doit pouvoir être dite, surtout sur l'islam!»

Cependant, le parquet a ajouté que sa décision «n'enlève rien au fait que certaines personnes puissent se sentir offensées par de tels propos. Mais cela reste en dehors de la loi».

Une autre affaire judiciaire plane toutefois au-dessus de la tête de Geert Wilders.

La justice s'est en effet déjà penchée sur un discours qu'il a fait pendant une campagne électorale en 2014.

M. Wilders avait demandé à ses supporters s'ils voulaient «moins ou plus de Marocains dans leur ville et aux Pays-Bas». «Moins! Moins!», avait scandé la foule. «On va organiser cela!», avait répondu M. Wilders.

Il a finalement été condamné pour ces propos discriminatoires. Mais aucune peine n'a été prononcée.

Geert Wilders et le parquet ont tous deux fait appel de ce jugement.