Des Londoniens se sont précipités pour aider les victimes et tenter d'empêcher des assaillants qui « poignardaient au hasard » lors d'une nouvelle attaque sanglante, cette fois sur le London Bridge.

C'était pourtant un samedi soir comme les autres dans la capitale britannique, fait de match de soccer regardé entre amis au pub et de soirée estivale savourée en terrasse.

« C'est une attaque terroriste, j'en suis sûre. J'ai vu une camionnette heurter la rambarde de London Bridge, puis un homme sortir avec un couteau pour se diriger vers un bar », raconte apeurée Dee, une habitante de Londres de 26 ans croisée par une journaliste de l'AFP pendant qu'elle fuyait les lieux avec deux amis.

Gerard Vowls, 47 ans, était attablé au Ship pub dans le quartier de Borough Market, sur la rive sud de la Tamise, pour regarder la finale de la Ligue des champions lorsque la camionnette a fauché des piétons sur le London Bridge avant que trois assaillants n'en sortent armés de couteaux.

Gerard Vowls les a vus poignarder une femme à une quinzaine de reprises. « Elle criait ''Aidez-moi ! Aidez-moi !'' et je ne pouvais rien faire. Je veux savoir si elle est encore en vie », a-t-il dit au Guardian, errant dans la nuit, en larmes et inconsolable.

« Un vrai animal »

Pour tenter d'intervenir, il a expliqué avoir jeté tout ce qui lui passait sous la main sur les agresseurs : chaises, verres, bouteilles... « Ils n'arrêtaient pas d'essayer de venir me poignarder... ils poignardaient tout le monde. C'était le diable, des types maléfiques ».

Les trois assaillants ont été rapidement abattus par la police.

Alex Shellum était, quant à lui, au Mudlark pub avec sa copine et deux amis lorsqu'il a vu arriver à 22h00 une femme saignant abondamment au cou. « On venait de lui trancher la gorge et les gens essayaient d'arrêter l'hémorragie », a-t-il dit à la BBC.

Dans la rue, Chris, un chauffeur de taxi, est horrifié par la vision d'une jeune fille poignardée à la poitrine et cherche à stopper l'assaillant. « J'ai dit à mon client : je vais essayer de le frapper, de le faucher. J'ai fait demi-tour et j'ai essayé mais il m'a évité ».

« Il y avait ce type avec un très long couteau qui poignardait au hasard. Ça me soulevait le coeur. Un vrai animal », a-t-il raconté à la radio londonienne LBC. Il a décrit l'assaillant comme étant grand avec une courte barbe et de type méditerranéen.

Gerard, un homme interrogé par la BBC, dit avoir vu les assaillants poignarder des passants et s'écrier : « C'est pour Allah !».

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montraient la police entrer dans des bars et des restaurants pour sommer sans ménagement les clients de se coucher sous les tables, hurlant : « Baissez-vous, baissez-vous ! ».

« Je viens de parler avec un chef cuisinier qui avait du sang sur l'épaule. Il était sous le choc. Il m'a dit que trois personnes avaient attaqué son restaurant avec des couteaux et des machettes », a dit à l'AFP Gerard Kavanar, 46 ans, qui habite le quartier.

Un autre chauffeur de taxi a confié à Sky News le témoignage de deux clients du restaurant Black & Blue qu'il a raccompagnés chez eux.

Ce couple est parvenu à empêcher les assaillants d'entrer dans l'établissement : « elle a réussi à maintenir la porte fermée pendant quelques secondes avant qu'ils (les agresseurs) ne l'enfoncent. Ils ont ensuite réussi à s'enfuir par une porte dérobée et ont a priori sauvé la vie de 20 personnes », a-t-il déclaré.

Au pied du Shard, le plus haut gratte-ciel de Londres, une lycéenne grelotte de froid dans la nuit, le regard perdu. « Mon petit ami [...] a été pourchassé par l'un des assaillants avec un couteau », raconte-t-elle, encore sous le choc, à l'AFP.

Au bord des larmes, l'adolescente confie que sa tante a déjà réchappé la semaine dernière à l'attentat-suicide qui a eu lieu à la fin d'un concert d'Ariana Grande à Manchester et a fait 22 morts.