Le parlement ukrainien a adopté mardi une loi prévoyant que les trois quarts des programmes télévisés soient diffusés en ukrainien, une mesure visant à restreindre l'utilisation de la langue russe.

La loi, qui concerne les chaînes publiques, a été soutenue par 269 députés, 15 députés se prononçant contre et 10 s'abstenant.

Cette mesure intervient une semaine après le blocage de toute une série de services internet russes, dont le moteur de recherche Yandex et les très populaires réseaux sociaux VKontakte et Odnoklassniki.

Les chaînes nationales seront obligées de transmettre 75% de leurs émissions en ukrainien, alors que pour les petites chaînes régionales, le quota s'établira à 50%.

«Une fois de plus, la Verkhovna Rada (le parlement) a montré qu'elle est ukrainienne et qu'elle est en train d'éliminer les traces du passé soviétique impérialiste», s'est félicité le président du parlement Andriï Paroubiï.

Le président Petro Porochenko doit prochainement promulguer cette loi, soutenue par son groupe parlementaire.

La plupart des Ukrainiens parlent les deux langues, ukrainien et russe, mais le russe est plus souvent utilisé à l'est du pays, alors que les habitants de l'ouest préfèrent parler ukrainien.

Un député de la Douma, chambre basse du Parlement russe, Rousslan Balbek, qui représente la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie, a pour sa part dénoncé «une croisade contre la langue russe».

«L'élite ukrainienne qui n'a pas réussi à détruire le Donbass (l'Est rebelle prorusse de l'Ukraine) et à bloquer la Crimée, a trouvé un nouvel ennemi - la population russophone», a affirmé M. Balbek, cité par l'agence de presse russe RIA Novosti.

La Russie et l'Ukraine se livrent à une guerre de l'information depuis l'annexion de la Crimée en mars 2014, suivie d'un conflit dans l'Est entre Kiev et des séparatistes prorusses. Kiev accuse Moscou de soutenir militairement les rebelles, ce que les autorités russes démentent.

Plusieurs séries télévisées et films russes ont déjà été bannis de l'antenne en Ukraine. Kiev a aussi bloqué l'importation et la vente de plusieurs livres russes dans le pays.