«Vive le pape!»: le pèlerin hors norme François a été accueilli vendredi au sanctuaire de Notre-Dame de Fatima par une foule de fidèles émus, venus prier avec lui cent ans après que des bergers y aient vu apparaître la Vierge.

«Le pape est incroyable, sa façon de parler et de rassembler autant de monde. C'est émouvant», lance conquise, Mariana Teixeira, 20 ans, une étudiante en lettres de Lisbonne. Chanceuse d'avoir décroché une place sur l'esplanade pleine à craquer et pouvant contenir au maximum 400 000 pèlerins.

«Avec la présence du pape, l'ambiance est différente, on voit tous ces drapeaux du monde entier, c'est super», constate cette habituée du sanctuaire, ravie d'avoir pu entrevoir le pape traversant l'esplanade dans sa papamobile.

En arrivant à la Chapelle des apparitions, coeur du sanctuaire, le pontife argentin s'est très longuement recueilli face à la statue de Notre-Dame de Fatima, dans un silence absolu respecté par la foule des fidèles, certains en larmes. Même les enfants perchés sur les épaules de leurs parents osaient à peine chuchoter.

Mariana, elle, serrait son chapelet sur le coeur et suivait le texte de la prière sur son téléphone portable. Un moment d'émotion pour cette croyante, qui passera la nuit à la belle étoile sur l'esplanade avec ses amis avant la canonisation samedi de deux des trois petits bergers de Fatima par le pape François.

«Concorde entre les peuples»

En arrivant à la Chapelle des apparitions, coeur du sanctuaire, le pontife argentin s'est très longuement recueilli face à la statue de Notre-Dame de Fatima, dans un silence absolu respecté par la foule des fidèles, certains en larmes, d'autres serrant leur chapelet sur le coeur.

Cette minuscule chapelle a été érigée à l'endroit même où, selon des croyances populaires catholiques, la Vierge est apparue pour la première fois le 13 mai 1917, voici cent ans, à trois petits bergers de cet humble village, au beau milieu du tumulte de la Première Guerre mondiale.

«Pour le monde, je demande la concorde entre tous les peuples», a-t-il ensuite déclaré en portugais dans une prière publique évoquant «le sang de l'Agneau versé aujourd'hui encore dans toutes les guerres qui détruisent le monde dans lequel nous vivons».

Le pape argentin, qui voue une intense dévotion à Marie et apprécie la vitalité de la piété populaire, qu'il a connue auprès des plus modestes en Amérique latine, lui a demandé d'aider les croyants à «suivre l'exemple de Francesco et Jacinta», les deux petits bergers  qui seront canonisés samedi.

La minuscule chapelle où s'est recueilli le pape a été érigée à l'endroit même où, selon des croyances populaires catholiques, la Vierge est apparue pour la première fois, voici cent ans, à trois petits bergers de cet humble village du centre du Portugal.

Marie serait apparue à six reprises de mai à octobre 1917 à Francisco, Jacinta et à leur cousine Lucia, âgés de sept à dix ans. Elle leur aurait révélé un message divisé en trois «secrets» de l'histoire du XXe siècle jugés prophétiques par l'Église catholique.

«Pour le monde, je demande la concorde entre tous les peuples», a déclaré le pape au cours d'une prière publique, s'exprimant en portugais dans ce pays de 10 millions d'habitants à 89% catholiques. L'occasion pour lui d'évoquer «le sang de l'Agneau versé aujourd'hui encore dans toutes les guerres qui détruisent le monde dans lequel nous vivons».

Le pape argentin, qui voue une intense dévotion à Marie, lui a demandé d'aider les croyants à «suivre l'exemple de Francisco et Jacinta», les deux petits bergers pieux qui seront canonisés samedi devant une foule qui pourrait atteindre jusqu'à un million de personnes, selon le sanctuaire.

Ainsi «nous abattrons tous les murs et nous vaincrons toutes les frontières, en allant vers toutes les périphéries, en y révélant la justice et la paix de Dieu», a-t-il plaidé.

Un pèlerinage «mémorable»

Serge Carvalho, 50 ans, employé dans l'aviation, est au septième ciel. «Avec ma famille, on a préparé ce pèlerinage pendant deux ans. On voulait vivre ensemble cette force et cette foi. Et avec la venue du pape, c'est mémorable. On voit des gens de tous les pays qui se retrouvent dans la joie, malgré toute la misère qu'il y a dans le monde», confie ce Français d'origine portugaise, venu de Vitrolles (sud de la France).

À la nuit tombée, l'esplanade et les rues adjacentes se sont illuminées d'une multitude de cierges brandis par les fidèles, lors de la traditionnelle procession aux flambeaux, occasion d'un deuxième salut très attendu du pape, qui avait pris le temps de se reposer. Jorge Bergoglio, sourire radieux, est descendu de sa papamobile pour marcher au milieu de la foule émue.

Le pape a alors voulu répéter ce message biblique, fondamental pour lui: «Nous devons faire passer la miséricorde avant le jugement». Une façon de battre en brèche des interprétations parfois apocalyptiques et vengeresses du message de Marie aux petits bergers de Fatima, qui eurent notamment une vision de l'enfer, dans le contexte dramatique de 1917. Pour lui, elle personnifie au contraire «la force révolutionnaire de la tendresse et de l'affection».