«Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron»: environ un millier d'étudiants ont manifesté jeudi à Paris, rejetant l'affiche du second tour de l'élection présidentielle française, entre la cheffe de file de l'extrême droite et le candidat centriste.

La manifestation a donné lieu à de courts incidents, les jeunes lançant des bouteilles en verre sur les forces de l'ordre qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes, aux abords de la place de la République, lieu emblématique de rassemblement dans le centre de la capitale française.

À l'appel de mouvements d'étudiants «antifascistes» et «anticapitalistes», les manifestants ont tagué sur plusieurs abris publicitaires, en rejoignant la place, le slogan «Ni Le Pen, ni Macron». Et certaines pancartes appelaient les électeurs à ne pas choisir entre les deux finalistes du second tour.

«Aujourd'hui une grande part de Français ne veulent ni Macron ni Le Pen», lance Élodie, 17 ans. Selon elle, si le jeune centriste pro-entreprises était élu, «les riches seront toujours plus riches».

Parmi ces jeunes qui, dans leur très large majorité n'ont pas encore le droit de vote, beaucoup exprimaient surtout leur inquiétude de voir Marine Le Pen arriver au pouvoir le 7 mai.

«Ca ne sert à rien de préparer notre bac, de se préparer un avenir si c'est pour avoir Le Pen au pouvoir», expliquait par exemple Tanguy, 17 ans, élève de terminale qui a préféré ne pas aller en cours pour participer à la manifestation, à un mois et demi de l'épreuve qui clôt les études secondaires en France.

Sur la place de la République, entre effluves de cannabis et musique techno à tue-tête, Laure et ses amies participent à leur première manifestation. À 15 ans, elle n'a pas encore l'âge pour se rendre aux urnes, «alors on exprime notre avis ici en manifestant», plaide-t-elle, estimant elle aussi que son avenir est «en danger avec le FN».

La crainte de voir le FN triompher au second tour a donné lieu à des actions dans plusieurs écoles parisiennes.

Selon le rectorat de Paris, «une vingtaine» d'écoles étaient «diversement mobilisés», précisant que quatre établissements étaient bloqués et six autres partiellement. Le ministère de l'Éducation nationale a en outre évoqué «quelques rares mobilisations en régions», sans plus de précision.

PHOTO THOMAS SAMSON, AFP

Beaucoup de ces jeunes n'ont pas encore le droit de vote.