L'attaque terroriste qui a fait un mort et trois blessés jeudi soir sur les Champs-Élysées à Paris a fait monter la tension à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle.

L'assaillant a abattu de sang-froid un policier et blessé deux autres fonctionnaires ainsi qu'une touriste sur l'avenue la plus emblématique de la capitale. Le groupe djihadiste État islamique (EI), à l'origine de la plupart des attentats qui ont fait 238 autres morts depuis 2015 en France, a revendiqué l'attaque.

Qualifié de «lâche et barbare» par les grandes organisations musulmanes de France, cet attentat a poussé certains candidats à la présidence à annuler leurs déplacements mais a dominé les discours au dernier jour de la campagne qui se termine vendredi soir.

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Dans ce climat tendu, le président François Hollande a souligné que tout serait fait pour sécuriser le vote: 50 000 policiers et gendarmes et 7000 militaires seront mobilisés dimanche pour le premier tour du scrutin. «Rien ne doit entraver» ce «rendez-vous démocratique», a souligné le premier ministre Bernard Cazeneuve.

Cette attaque au coeur de Paris aura-t-elle un impact sur l'élection, dont les quatre favoris sont dans un mouchoir ? Elle pourrait «être en mesure de faire bouger les lignes et resserrer les écarts», estime Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de l'Institut de sondages BVA.

Le président américain Donald Trump est lui persuadé que l'attentat «aura un gros effet» sur l'élection. L'Iran a pour part condamné l'attentat tout en critiquant la politique de l'Occident pour ses «concessions» face aux «terroristes criminels» en Syrie.

Appel au «sang-froid»

Vendredi matin, les candidats de droite et d'extrême droite se sont saisis du sujet, appelant le gouvernement à durcir drastiquement une lutte antiterroriste qu'ils jugent insuffisante.

La patronne du parti Front national, Marine Le Pen, a réclamé l'adoption immédiate d'une «réponse sécuritaire plus globale». Sur le même ton, le conservateur François Fillon a appelé à être «lucide» sur une «guerre qui sera longue» et promis d'appliquer d'«une main de fer» des mesures sécuritaires draconiennes.

Le premier ministre les a en retour accusés d'«instrumentaliser» l'événement, reprochant notamment à Marine Le Pen d'«exploiter sans vergogne la peur et l'émotion à des fins exclusivement politiciennes».

Le jeune centriste Emmanuel Macron a lui aussi dénoncé les «surenchères» de ses adversaires et promis une lutte «implacable» contre le terrorisme. «Notre premier devoir est un devoir de sang-froid», a lancé le champion de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon qui a maintenu ses derniers «apéros» électoraux festifs.

Relâché par la justice

Les enquêteurs se sont de leur côté concentrés sur la personnalité et les motivations du tueur des Champs-Élysées, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, abattu par les policiers qu'il a attaqués.

Un fusil à pompe, deux gros couteaux et un Coran ont été découverts dans le véhicule de ce multirécidiviste, quatre fois condamné qui a passé 14 ans en prison en deux séjours.

Un message manuscrit pro-»Daech», acronyme arabe de l'EI, a été retrouvé près de son corps. Mais il «n'avait pas présenté tout au long de sa période d'incarcération (...) de signes de radicalisation ou de prosélytisme», a souligné le procureur de Paris François Molins.

Karim Cheurfi avait été arrêté le 23 février après avoir affirmé à un proche vouloir «tuer des policiers en représailles de ce qui se passait en Syrie», pris des contacts pour acheter des armes et acheté des couteaux commando, une mini-caméra et des masques sur internet.

Mais il avait été relâché, la justice estimant ne pas disposer d'éléments suffisants pour l'écrouer. Une enquête antiterroriste avait néanmoins été ouverte en mars à son sujet.

Il avait été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion pour tentatives d'homicide volontaire, notamment sur un policier en région parisienne.

Son lien exact avec le groupe djihadiste État islamique (EI), qui a rapidement revendiqué l'attaque jeudi soir, reste à établir.

Selon l'EI, l'attaque a été menée par un combattant du nom d'«Abu Yussef le Belge», alors que Karim Cheurfi est de nationalité française.

Salim, un ami de la famille, l'a décrit à l'AFP comme un type qui «a un grain». Pour un voisin, «ses actes, ses réactions, sa façon de marcher, son attitude étaient en décalage, comme s'il venait de Mars».

La France vit sous le régime de l'état d'urgence depuis les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts). Selon les autorités, un nouvel attentat a été déjoué mardi avec l'arrestation à Marseille (sud) de deux hommes soupçonnés de préparer «une action violente».

L'attaque des Champs-Élysées survient après plusieurs attentats en Europe ces dernières semaines: Londres (5 morts) en mars, Saint-Pétersbourg début avril (15 morts) et Stockholm le 7 avril (4 morts).

L'Iran a pour part condamné l'attentat tout en critiquant la politique de l'Occident pour ses « concessions » face aux « terroristes criminels » en Syrie.

Dans sa revendication jeudi soir, le groupe EI a présenté l'auteur de l'attaque comme « Abu Yussef le Belge », identification qui ne semble pas correspondre au tueur de nationalité française.

Un homme visé par un avis de recherche belge transmis jeudi aux services français s'est présenté vendredi matin dans un commissariat d'Anvers, selon le ministère français de l'Intérieur.

L'assaillant de Paris, Karim Cheurfi avait déjà été condamné en 2005 à 15 ans de réclusion pour tentatives de meurtre notamment sur un policier en région parisienne. Il faisait l'objet d'une enquête antiterroriste et avait été arrêté le 23 février puis relâché le lendemain sur ordre de la justice faute d'éléments, selon des sources proches de l'enquête.

Il semble avoir agi seul jeudi mais l'enquête devra déterminer s'il a bénéficié de complicités. Son domicile a été perquisitionné jeudi soir et trois membres de son entourage étaient entendus vendredi selon une source judiciaire.

Salim, qui l'avait vu pour la dernière fois il y a quelques semaines, l'a décrit à l'AFP comme un type qui « a un grain ». Pour un voisin, « ses actes, ses réactions, sa façon de marcher, son attitude étaient en décalage, comme s'il venait de Mars ».

La France, sous le régime de l'état d'urgence depuis les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts) vit dans la crainte de nouvelles attaques. Selon les autorités, un nouvel attentat a été déjoué mardi avec l'arrestation à Marseille de deux hommes soupçonnés de préparer « une action violente ».

L'attaque des Champs-Élysées survient après plusieurs attentats en Europe ces dernières semaines: Londres (5 morts) en mars, Saint-Pétersbourg début avril (15 morts) et Stockholm le 7 avril (4 morts).