Le Sénat américain a donné mardi son feu vert à l'adhésion du Monténégro comme 29e membre de l'OTAN, un élargissement de l'alliance militaire dans les Balkans soutenu par Donald Trump mais considéré comme une provocation par la Russie.

Les sénateurs ont été presque unanimes à voter en faveur du traité, par 97 voix contre 2, ce qui autorise le président américain à ratifier l'adhésion.

Les États-Unis deviendront alors le 26e pays à le faire, sur 28 membres de l'Alliance atlantique. Il ne manque que les Pays-Bas, où la procédure est presque terminée selon l'OTAN, et l'Espagne.

Pour les parlementaires, de gauche à droite, le vote se doublait d'un message à la Russie de Vladimir Poutine. Plusieurs ont rappelé que des opposants à l'adhésion à l'OTAN, dont deux Russes, étaient accusés par les autorités monténégrines d'avoir ourdi un coup d'État en octobre dernier.

«Je suis très heureuse que la campagne russe de désinformation et visant à dissuader les Monténégrins de rejoindre l'OTAN ait échoué», s'est félicitée la républicaine Susan Collins.

L'adhésion «envoie un message de fermeté et de détermination à la Russie, alors qu'elle envahit ses voisins et tente de déstabiliser l'ordre international», a dit le démocrate Ben Cardin.

L'administration Trump soutient le processus.

«La ratification de l'adhésion du Monténégro à l'OTAN est profondément dans l'intérêt des États-Unis», a plaidé la semaine dernière le secrétaire d'État, Rex Tillerson, dans un courrier aux chefs du Sénat.

Le petit pays de 620 000 habitants, bordant la mer Adriatique, espère pouvoir participer comme membre de plein droit au prochain sommet de l'OTAN, le 25 mai à Bruxelles.

«La participation du Monténégro au sommet de l'OTAN en tant que membre, et non comme observateur, enverra un signal fort d'unité transatlantique, et qu'aucun tiers n'a de droit de veto sur les décisions de l'OTAN», a écrit Rex Tillerson.

Les républicains Rand Paul et Mike Lee se sont opposés.

«La plupart des Américains ne savent pas où se trouve le Monténégro sur une carte. Êtes-vous prêts à envoyer vos enfants se battre là-bas?», a lancé Rand Paul lors des débats.