Le gouvernement turc a mis lundi l'Europe en garde contre « le piège du fascisme », défendant l'emploi de ce terme et celui du « nazisme » dans sa crise diplomatique avec plusieurs pays européens.

« Nous pouvons entendre le bruit de bottes du nazisme et du fascisme. Des mesures doivent être prises contre cela [...] nous le disons [aux pays européens] pour qu'ils ne tombent pas dans le piège du fascisme », a déclaré le vice-premier ministre Numan Kurtulmus lors d'une conférence de presse.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et plusieurs responsables turcs ont à plusieurs reprises comparé ces dernières semaines aux méthodes « nazies » ou « fascistes » le refus de certains pays en Europe, notamment l'Allemagne et les Pays-Bas, d'autoriser des ministres turcs à participer sur leur sol à des rassemblements pour le Oui au référendum du 16 avril sur le renforcement des pouvoirs du président.

Dimanche, M. Erdogan s'en était pris personnellement à la chancelière allemande Angela Merkel, l'accusant personnellement d'avoir eu recours « à des pratiques nazies » après l'interdiction de réunions de campagne par plusieurs villes allemandes. Le gouvernement allemand a jugé ces propos « inacceptables ».

« Nous faisons ces comparaisons nazies et fascistes car nous nous préoccupons pour l'avenir de nos amis européens », a tenté de justifier M. Kurtulmus.

« L'Europe, qui est notre proche allié, amie et voisine, est promise à un très mauvais avenir. Des mesures doivent être prises pour qu'ils [les Européens] vivent dans un climat d'amitié avec les étrangers et pour ne pas succomber aux discours fascistes et racistes », a-t-il ajouté.