Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a révélé jeudi qu'il prenait soin de ne pas avoir son téléphone intelligent sur lui quand il négociait des dossiers «sensibles» pour éviter d'être écouté par la CIA.

Le ministre russe des Affaires étrangères, coutumier des négociations dans des dossiers internationaux compliqués, comme la guerre en Syrie, le conflit ukrainien ou auparavant le programme nucléaire iranien, était interrogé après les révélations de Wikileaks sur un programme de piratage de la CIA permettant par exemple de transformer en appareil d'écoute un téléviseur ou un téléphone intelligent.

«Personnellement, je m'efforce de ne pas emporter avec moi de téléphone quand j'ai des négociations qui concernent des sujets sensibles», a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue allemand Sigmar Gabriel.

«Et pour l'instant, il semblerait que ça m'ait permis de ne pas me retrouver dans une situation désagréable», a ajouté le chef de la diplomatie russe.

«Les pirates de la CIA peuvent pénétrer dans les téléphones intelligents, dans les téléviseurs, mais aussi - j'ai entendu dire - dans les réfrigérateurs, afin de créer des problèmes dans les réseaux électriques», a-t-il ensuite ironisé.

Selon Wikileaks, qui a publié près de 9000 documents présentés comme provenant de la CIA, l'agence de renseignement a élaboré plus d'un millier de programmes malveillants, virus, cheval de Troie et autres logiciels pouvant infiltrer et prendre le contrôle d'appareils électroniques.

Ces programmes ont pris pour cible des iPhone, des systèmes fonctionnant sous Android (Google) - qui serait toujours utilisé par Donald Trump -, le populaire Microsoft ou encore les télévisions connectées de Samsung, pour les transformer en appareils d'écoute à l'insu de leur utilisateur. La CIA s'est également intéressée à la possibilité de prendre le contrôle de véhicules grâce à leurs instruments électroniques.

La CIA a accusé WikiLeaks d'aider les adversaires des États-Unis en révélant ces méthodes.