François Fillon, le candidat de la droite à la présidentielle Française, perd de plus en plus d'appuis. Son directeur de campagne, Patrick Stefanini, et son porte-parole Thierry Solère sont devenus vendredi, les deux plus récents membres de l'équipe à claquer la porte.

M. Fillon pourrait bientôt faire l'objet d'accusations de corruption pour avoir confié des emplois parlementaires possiblement fictifs à sa femme et à deux de leurs enfants.

Le trésorier de la campagne et trois parlementaires du Parti républicain avaient annoncé leurs démissions jeudi, alors que s'intensifie la pression sur M. Fillon pour qu'il cède sa place à un autre candidat.

Une ancienne ministre qui s'était ralliée à M. Fillon, Nadine Morano, a changé son fusil d'épaule vendredi et demandé à l'ancien premier ministre de se retirer de la course.

Dans une vidéo mise en ligne vendredi, dans laquelle François Fillon s'adresse a ses partisans, le candidat du parti Les républicains semble faire référence aux défections et aux manoeuvres en coulisse pour le remplacer: «Ne laissez personne vous priver de votre choix, je vous demande de résister», a-t-dit.

Dans la vidéo, Fillon utilise un langage habituellement employé par Marine Le Pen, il parle de «souveraineté nationale» et soutient qu'il faut «vaincre le totalitarisme islamique».

Le candidat de la droite invite aussi les Français à participer à un grand rassemblement populaire dimanche à Paris.

Toujours dans la vidéo, il déclare qu'il souhaite que les Français se rendent nombreux à ce rassemblement, «pour montrer aux yeux de tous, ce qu'est la volonté populaire des militants de la France.»

Dans les derniers jours, plusieurs députés du parti Les républicains ont déclaré qu'ils souhaitaient que l'ancien Premier ministre Alain Juppé remplace François Fillon comme candidat, alors que le premier tour se tient le 23 avril.

Alain Juppé a déjà dit qu'il ne souhaitait pas prendre la place du candidat qui l'avait battu lors des primaires, mais vendredi, Alain Juppé est resté silencieux.

M. Fillon avait tout d'abord annoncé qu'il se désisterait si des accusations étaient déposées, mais il a décidé plus tôt cette semaine de rester en poste même s'il est convoqué à comparaître devant un juge le 15 mars. Il nie avoir quoi que ce soit à se reprocher.