L'homme fort de la droite française, François Fillon, assure dans une interview qu'il ne se «laissera pas abattre» par les accusations d'emplois fictifs visant son épouse Penelope et qu'il se battra «jusqu'au bout» face aux «forces» qui «sont à l'oeuvre pour (le) faire taire».

M. Fillon, ancien premier ministre et candidat de la droite à l'élection présidentielle dont le premier tour se tient dans trois mois, a une nouvelle fois riposté aux accusations dans un entretien à l'hebdomadaire Le Journal du Dimanche.

«Comment ne pas considérer qu'il y a des forces qui sont à l'oeuvre pour me faire taire et tenter d'affaiblir ma candidature, voire tenter de m'empêcher de me présenter ? Comment expliquer une telle violence ? Quel clan ai-je dérangé ? Quels intérêts ai-je remis en cause ?», se demande M. Fillon.

«C'est une manipulation grossière, mais je suis certain que la justice ne se laissera pas instrumentaliser par ces manoeuvres qui puent la calomnie», poursuit le candidat du parti de droite Les Républicains (LR) à la présidentielle.

«Je ne me laisserai pas abattre (...) On n'a pas le droit de laisser abîmer la démocratie par ces officines. C'est la raison pour laquelle je vais me battre de toutes mes forces. Et jusqu'au bout», prévient M. Fillon qui ajoute que, «sur le fond» de l'affaire, il «ne répondra plus qu'à la justice» et ne «se soumettra pas au tribunal médiatique».

Alors que l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné affirme que Penelope Fillon a touché 500 000 euros de salaires comme assistante parlementaire de son mari, puis de son suppléant, M. Fillon déclare que «les niveaux de rémunération sont faux» et qu'on «mélange le brut et le net».

Il ajoute avoir déjà remis aux enquêteurs «des bulletins de salaire notamment, pour établir les montants et les dates».

Penelope Fillon a été rémunérée de 1998 à 2002, lorsque son mari était député, puis est devenue la collaboratrice du suppléant de celui-ci quand il est entré au gouvernement (2002-2007), et de nouveau en 2012.

Quant à l'autre emploi de Mme Fillon jugé fictif par Le Canard Enchaîné, un travail dans une publication appelée la Revue des Deux Mondes pour 5000 euros brut par mois, l'ancien premier ministre déclare que c'est son épouse qui «a souhaité arrêter» cette collaboration.