L'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi sera jugé pour subornation de témoin, la justice l'accusant d'avoir acheté cher plusieurs témoins de ses fameuses soirées «bunga-bunga», ont rapporté les médias locaux à l'issue d'une audience préliminaire à huis clos.

Le juge a fixé l'ouverture du procès au 5 avril, mais le magnat des médias pourrait être jugé en même temps que les jeunes femmes et proches poursuivis pour les mêmes faits et dont le procès doit débuter en juillet.

À 80 ans, Silvio Berlusconi est accusé d'avoir versé plus de 10 millions d'euros entre 2011 et 2015 - argent liquide, cadeaux, voitures, logements, paiement de factures et de frais médicaux... - aux invitées des fêtes dans sa résidence à Arcore, près de Milan, pour qu'elles témoignent en sa faveur.

Selon le parquet, environ 7 millions d'euros sont allés à la jeune Karima El-Mahroug, dite Ruby, qui était mineure au moment des faits mais a toujours assuré à la justice n'avoir jamais eu de relations sexuelles avec M. Berlusconi.

«Pour la première fois, on risque concrètement de juger un délit de générosité», s'est insurgé devant la presse l'avocat de l'ancien chef du gouvernement, Me Federico Cecconi.

Dans le premier procès de ce «Rubygate», M. Berlusconi avait été condamné en première instance à sept ans de prison pour prostitution de mineure et abus de pouvoir, avant d'être définitivement acquitté en mars 2015 par la Cour de cassation.

Dans ce nouveau volet de l'affaire, le procès de 22 autres personnes, dont Ruby, s'est ouvert le 11 janvier avant d'être repoussé au 3 juillet pour des questions de procédures.

Le cas de M. Berlusconi avait été dissocié pour raison de santé après son opération à coeur ouvert en juin 2016, mais les deux procès pourraient finalement être menés ensemble.

Et alors que l'ex-Cavaliere voit son influence politique décliner et son empire économique attaqué par l'appétit du groupe français Vivendi pour Mediaset, ses ennuis judiciaires ne sont pas terminés.

Vendredi, la presse italienne a rapporté qu'il faisait l'objet d'une nouvelle enquête pour avoir, selon le témoignage de son comptable, continué de verser de l'argent jusqu'à récemment à plusieurs autres jeunes femmes.